À propos de cette édition

Éditeur
XYZ
Genre
Fantastique
Longueur
Nouvelle
Paru dans
XYZ 47
Pagination
55-64
Lieu
Montréal
Année de parution
1996
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Depuis sa naissance le 14 novembre 1945 à Tunis, le petit Robert suit une trajectoire qui le conduit inexorablement à travers les étapes de sa vie : premier anniversaire, premier jour d’école, déménagement à Paris, premier amour, première expérience professionnelle, fin prématurée en juillet 1962 à Montréal. Sur une trajectoire inverse et concourante, une sombre et mystérieuse berline conduite par un homme portant une cape noire et un chapeau aux larges bords qui dissimule ses traits part de la pointe sud-ouest du continent (Californie), le traverse en entier (Utah, Kansas, Ohio, Connecticut, frontière canadienne) jusqu’à sa destination au nord-est (Montréal).

Commentaires

En huit épisodes, le narrateur alterne ainsi l’histoire de Robert avec l’itinéraire de la voiture noire avant leur rencontre finale. La dimension fantastique du récit repose sur le mystère de cette sinistre voiture conduite par un ténébreux chauffeur. Forcément, au début, on se demande quel est le lien unissant ces deux récits, et puis on saisit avant longtemps de quoi il s’agit : cette automobile – ou son chauffeur, on ne sait trop lequel joue le faire-valoir de l’autre – figure la Grande Faucheuse, bien sûr, celle qui frappe à l’improviste, qui précipite dans les abîmes du sommeil éternel le plus turbulent des larrons, celle qui, lancée comme une pierre hors de la fronde, va atteindre et toucher la cible désignée au lieu convenu, à l’heure dite, sans coup férir.

Avec sa structure en récits alternés, la nouvelle veut illustrer la citation du titre – un mot d’esprit de Sacha Guitry – et en faire la démonstration. Mais la mise en place d’une telle machine infernale prive l’auteur de tout recours possible à de l’imprévu. Il n’y a plus ni surprise ni suspense, à mi-chemin déjà le lecteur s’est fait une bonne idée de la fin. Aussi, malgré que Roland Weber s’appuie sur une écriture plus que compétente, il lui arrive de paraître un peu empesé. Est-ce qu’il manifesterait de cette manière le malaise plus ou moins conscient qu’il ressent par rapport à la minceur de son sujet ? [RG]

  • Source : L'ASFFQ 1996, Alire, p. 216.