À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Charles Matheson, un psychiatre de Danvers, Massachussetts, raconte dans une lettre comment, à la suite d’une rencontre avec Susan Olender, une jeune femme souffrant de cauchemars et s’occupant d’une maison pour femmes en difficulté, il a été amené à croire que l’histoire se répète depuis les événements de 1692 alors que plusieurs femmes ont été brûlées comme sorcières…
Commentaires
Les histoires de réincarnation et de circularité de l’Histoire sont légion ; « L’Héritage » nous présente une énième version de cette thématique populaire. Si le texte de Marianne Dufour ne renouvelle pas le genre, il n’en est pas moins assez réussi.
Composant avec la contrainte de départ du concours de nouvelles de la revue Stop, à savoir l’insertion d’une allusion aux sorcières de Salem dans le texte, l’auteure s’est donc inspirée directement de l’affaire pour la transposer à notre époque, changeant les familles dirigeantes du XVIIe siècle pour deux bandes de motards, les femmes considérées comme sorcières pour des femmes violentées et délaissées de maintenant, le curé d’alors, plutôt veule, pour un shériff véreux, et un jeune prêtre ayant faussement promis son aide à une des suppliciées pour un psychiatre qui promettra la même chose à sa patiente avant de la tromper à son tour lâchement.
Or, malgré un style qui manque souvent de rythme, Dufour réussit à bien camper tous ces personnages après un début quelque peu laborieux : l’idée de présenter le tout comme une lettre devant être remise au lecteur, considéré comme la prochaine réincarnation du psychiatre, n’est pas mauvaise en soi, mais elle embrouille inutilement le début du texte. Mieux eût valu amener cette idée vers la fin, là où le « punch » aurait été beaucoup plus fort. Par ailleurs, ce texte étant censé être présenté à un individu de l’an 2092, l’impact est de nouveau diminué.
Nonobstant ces quelques problèmes, « L’Héritage » demeure une bonne nouvelle fantastique dans laquelle Marianne Dufour montre qu’elle sait raconter une histoire. [JPw]
- Source : L'ASFFQ 1997, Alire, p. 79-80.