À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Alors qu’un homme sort d’un cinéma, ses lunettes prennent feu. Or il se trouve, drôle de coïncidence, que l’histoire du film tournait justement autour d’un incendie. Or dans le monde dans lequel évolue cet homme, « les histoires d’incendie ont la cote de popularité », et on y est friand de phénomènes ignés, de brasiers, de jaunes et de rouges, de poteries cuites, bref de tout cela qui, de près ou de loin, présente un lien avec le feu.
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Commentaires
« Les mots n’ont pas de sens », proclamait « L’Auteur » au début du recueil Manuscrit trouvé dans une valise dans lequel « Histoire d’incendie » a été reprise en 1979. On aura reconnu là un motif cher à Louis-Philippe Hébert, et rien ne semble mieux l’illustrer que cette très brève nouvelle par surcroît traversée d’une longue digression portant sur… une tasse !
« Histoire d’incendie » est a priori fort logique, donc, puisqu’elle s’ouvre sur un incendie. Est pour le moins incompréhensible, en revanche, le fait que sa victime s’en sorte indemne. L’incident lui semble tout au plus « embarrassant » en raison du genre de film après lequel il s’est produit. Voilà décidément un homme très chanceux, peu nerveux et doté d’un solide sens de l’humour !
La réalité est quelque peu différente, cependant. Le protagoniste est facétieux, et prêt à tout « pour passer à l’histoire ». Pour faire lui aussi partie du scénario, en somme (car nous sommes dans l’univers du cinéma). Le feu dans ses lunettes est peut-être bien le fruit d’effets spéciaux tels ceux dont usent les films catastrophe : une lecture que suggère la table des matières « spéculaire » du recueil (en miroir, donc), où les titres des nouvelles ont en quelque sorte leur équivalent en langage cinématographique.
Un brin d’absurde et un brin de fantastique teintent ce texte amusant, mais aux entournures parfois alambiquées. [FB]
- Source : Les Années d'éclosion (1970-1978), Alire, p. 257-258.
