À propos de cette édition

Éditeur
Triptyque
Genre
Fantastique
Longueur
Nouvelle
Paru dans
Moebius 33
Pagination
29-35
Lieu
Montréal
Année de parution
1987
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Dans une taverne, un homme explique au narrateur que si la perfection n’existe pas en ce bas monde, c’est qu’elle s’en échappe dès sa création. Ainsi, il aurait vu disparaître une de ses sculptures après une dernière modification à une courbure, un texte après la dernière retouche. Tout en devisant, les deux hommes se mettent à faire d’étranges dessins sur la table jusqu’à ce que cette dernière disparaisse, prouvant ainsi la théorie de l’homme qui veut maintenant rejoindre lui-même le pays des choses parfaites.

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Commentaires

Excellente nouvelle pour un numéro spécial sur l’Utopie. Avec une verve qui ne se dément jamais et un humour tour à tour sarcastique, noir et parfois même vitriolique, l’auteur se sert de la traditionnelle construction d’une nouvelle à idée pour démontrer son théorème : l’utopie, l’âge d’or, la perfection ne pourront jamais être atteints sur Terre, et c’est tant mieux.

Bien écrite, donc, rigoureuse dans sa démarche, l’histoire d'Audet se permet même un clin d’œil final au lecteur quand elle mentionne que son auteur n’a pas encore réussi à la faire disparaître de notre monde, et donc que…

Mais, plus qu’une simple démonstration, plus qu’un simple amusement, la nouvelle d'Audet nous amène à une autre réflexion, plus littéraire celle-là, à savoir : peut-il vraiment exister des écrits parfaits face à la multiplicité des lecteurs ? Voici une interrogation intéressante pour un auteur. Et encore plus pour un critique, puisque ce dernier se doit de rendre compte à d’autres, servant donc d’intermédiaire entre le lecteur potentiel et le texte. Mais un intermédiaire, n’est-ce pas ici un filtre, ou plutôt un prisme ? Ce qui voudrait dire que la principale qualité d’un critique littéraire ne serait pas son objectivité – puisqu’elle ne peut à toute fin pratique exister ! – ni sa plus ou moins grande sévérité, mais bien sa régularité, sa constance ? En effet, vous dirait un spécialiste de l’optique, comment se fier à un prisme si un jour il privilégie le rouge aux dépens du bleu, le lendemain le vert aux dépens du jaune ?

Mais je ne veux pas aller plus loin sur ce thème, ce serait manquer à mes constances ! Lisez donc « L’Homme à éclipses » de Noël Audet. Pour ce que j’en pense et dis, vous pourrez vérifier votre position par rapport à mes propres goûts. Et pour ceux qui n’ont rien compris à ce qui précède : Oui, j’ai bien aimé ce texte ! [JPw]

  • Source : L'ASFFQ 1987, Le Passeur, p. 19-20.