À propos de cette édition

Éditeur
L'A Venir
Genre
Science-fiction
Longueur
Nouvelle
Paru dans
Temps Tôt 38
Pagination
7-16
Lieu
Bromptonville
Année de parution
1995
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Jessica travaille à la boutique de son père adoptif, qui est fleuriste. Mais un jour, monsieur Ripère, un homme étrange, avec des verres fumés et une cravate qui tient à l’horizontale, entre dans le magasin. Poussée par l’envie de le revoir, la jeune femme lui offre, à sa demande, une cravate qui tient à la verticale. En même temps, Jessica expérimente des rêves insolites au sujet d’une ville mystérieuse. Monsieur Ripère lui apprend finalement qu’elle est une fée et qu’elle doit retourner sur Carfax, sa planète, avec les siens. Ils partent donc ensemble, après un dernier adieu au père adoptif de Jessica.

Commentaires

Cette nouvelle empreinte de légèreté et de féérie diffère de la production littéraire ultérieure de Natasha Beaulieu, qui privilégiera les univers sombres. Nous reconnaissons cependant déjà dans ce texte son affection pour les descriptions soignées, notamment à l’égard des fleurs et des personnages, dépeints avec habileté. Néanmoins, « L’Homme à la cravate horizontale » semble hésiter sur sa tonalité, à mi-chemin entre l’humour (la cravate en étant bien entendu l’élément le plus voyant) et les univers mystérieux et oniriques (comme Carfax, où règne la « magie rouge » – nous retrouvons d’ailleurs ici un clin d’œil à deux fanzines de l’époque).

Le suspense est par ailleurs maîtrisé, même si la finale, où l’on découvre que Jessica est une fée, n’est pas des plus originales. À ce sujet, il aurait été intéressant de donner un ou deux indices préalablement, plutôt que de présenter la protagoniste principale comme une adolescente des plus banales. N’a-t-elle jamais eu des doutes sur ses origines surnaturelles ? Il est permis d’en douter.

Bref, Natasha Beaulieu nous offre ici une nouvelle amusante, à l’écriture généralement soignée, à quelques exceptions près : « Elle avait alors réalisé qu’elle aussi était devenue de points » (p. 14). En somme, un texte de jeunesse qui pose les premiers jalons du travail de la romancière sur les villes énigmatiques, qui seront à l’honneur par la suite dans sa trilogie Les Cités intérieures (2000-2006). [AG]

  • Source : L'ASFFQ 1995, Alire, p. 21-22.