À propos de cette édition

Éditeur
Coïncidence/Jeunesse
Titre et numéro de la série
Onyx - 3
Titre et numéro de la collection
- 2
Genre
Science-fiction
Longueur
Novella
Format
Livre
Pagination
139
Lieu
Iberville
Année de parution
1989
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Philippe et Line Blondeau, avec leur ami Matthieu, vont passer une semaine estivale à un chalet au bord d’un lac. Dès la première nuit, Matthieu a un cauche­mar : un inconnu étrangle une femme sur un lit et quitte la chambre avec un meuble noir sur l’épaule. Philippe, pour sa part, a connaissance que quelqu’un tente de s’in­troduire nuitamment dans le chalet. Au village, un vieil homme du nom d’Arsène Pellerin les prévient que quelqu’un rôde autour du chalet mais il le dit inoffensif et demande leur clémence pour ses agisse­ments.

Un échange de chambres et une nuit passée en compagnie de ses amis ne changent rien aux visions de Matthieu ; les effractions se répètent. Les trois amis décident de faire apporter, de la maison parentale en ville, le fameux ordinateur Onyx. Partant de l’hypothèse que Matthieu, dont le cerveau aurait gardé des séquelles du Cauchemar au pays d’Onyx, perçoit les images d’événements passés, ils règlent l’œil électronique d’Onyx pour qu’il capte les visions que perçoit le jeune homme.

Cela fonctionne, on obtient le portrait flou d’un meurtrier ayant jadis assassiné sa maîtresse dans la fameuse chambre et ayant emporté son corps dans un meuble qu’il a enterré dans le bois. Une exhumation confirme les soupçons. Le vieil Arsène, capturé alors qu’il écorniflait encore, s’avère être le père du tueur, traumatisé d’avoir assisté à l’enterrement clandestin et jouant inconsciemment le jeu d’épier et de protéger un fils criminel depuis longtemps parti.

Commentaires

Si l’intrigue vous paraît complexe pour un roman destiné aux 11-14 ans, vous avez raison : j’ai laissé de côté quelques éléments supplémentaires, dont une permutation de meubles blancs et noirs, la présence d’un second fils Pellerin, simple d’esprit, qui brouille les pistes, et le fait que la mère d’un des jeunes Blondeau ait déjà habité (à Drummondville) près de l’en­droit où a vécu l’assassin après son crime. Une histoire d’amour et de jalousie vient doubler l’intrigue principale, sans compter que les doutes des jeunes personnages se tournent d’abord vers l’agence Abri qu’ils soupçon­nent toujours de vouloir les intimider.

Je n’ai pas tenté non plus de résumer les explications de Pierre Pigeon sur le phénomène central du roman, qui fait intervenir des dimensions parallèles, les courants cérébraux, l’effet Kirlian, les perceptions extrasensorielles et les ondes hertziennes. L’ordinateur Onyx, on le sait maintenant, peut tout faire.

Plus dense que les romans précédents de la série Onyx, cette intrigue potentiellement intéressante est gâchée par les talents limités de Pierre Pigeon : si l’auteur semble s’y retrouver (de justesse) dans ses explications finales, il perd totalement son lecteur. On voit alors la différence entre une intrigue policière complexe et une intrigue brouillonne. L’Homme du lac appartient décidément à la seconde catégorie. Il aurait fallu un meilleur sens de la narration, une plus grande maîtrise des dialogues explicatifs pour dénouer l’intrigue dans le chapitre final. Dans l’état actuel, même un lecteur adulte a le sentiment qu’il lui faudrait relire le bouquin pour s’assurer que tout est clair – ce à quoi l’écriture agaçante de Pigeon n’invite guère. Imaginez les difficultés d’un jeune lecteur.

Faut-il revenir sur le style de cet auteur, sur ses fautes élémentaires (« le vieux Arsène » au lieu du vieil Arsène, p. 132), sur ses imparfaits échappés dans une narration au présent, sur sa propension aux images forcées et aux comparaisons loufoques ? « Dehors, l’aube se lève, déjà lourdement maquil­lée d’un soleil à l’enthousiasme débordant et louche » (p. 65). « Mais ses instincts humanitaires sont percutés (sic) par les membres de la fanfare, du quintette de jazz et de l’orchestre philharmonique qui accordent simultané­ment leurs instruments dans sa poitrine » (p. 117).

Les logiciels de traitement de texte sont déjà pourvus de lexiques complets et de grammaires élémentaires. Le fameux Onyx, si perfectionné, ne pourrait-il corriger l’écriture de son créateur ? [DS]

  • Source : L'ASFFQ 1989, Le Passeur, p. 169-170.