À propos de cette édition

Éditeur
Ashem Fictions
Genre
Fantastique
Longueur
Novelette
Format
Livre
Pagination
38
Lieu
Roberval
Année de parution
1997
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Trois fois dans sa vie, Stéphane Brière a rencontré Groucho, l’étrange petit être à roulettes venu d’une autre dimension qui, à chaque fois, lui a proposé de réaliser un vœu. À sa première apparition, alors que Brière est encore adolescent, ce dernier lui a demandé de devenir avocat, le rêve le plus cher de son père. La deuxième fois, alors qu’il est effectivement un jeune et brillant avocat dont la vie de couple, hélas, bat de l’aile, il lui demande de ramener sa conjointe, ce qui se produira lorsqu’il délaissera le droit pour se plonger dans ce qu’il a toujours désiré, le cinéma. Enfin, alors qu’il est un mari comblé, père de deux beaux enfants, il demandera à Groucho de figer à jamais le temps à un moment bien précis… car Stéphane Brière a maintenant compris que le bonheur n’est qu’un instant fugace…

Commentaires

Directeur de la maison de micro-édition Ashem Fictions, Hugues Morin a de nouveau fait plaisir à son entourage pendant le temps des Fêtes en produisant une plaquette contenant une de ses nouvelles, « L’Homme qui fit un vœu ». Comme le résumé l’indique, il s’agit d’un texte reprenant la bonne vieille thématique des trois vœux exaucés par une entité surnaturelle quelconque, ici une sorte de lutin psychédélique à roulettes et trois yeux – voir l’excellente illustration de couverture de Laurine Spehner – provenant d’on ne sait trop quelle dimension.

Voilà pour le cadre. Quant au contenu, il s’agit essentiellement des réminiscences du narrateur qui, lors de la fameuse troisième rencontre, revoit défiler en de rapides flash-back l’ensemble de sa vie, avec ses bons et ses moins bons moments. Très nostalgique par ses ambiances, l’écriture simple et sans fioritures de Morin rend fort bien ces sentiments qui assaillent chacun de nous à un moment ou à un autre, et plus particulièrement lorsqu’on analyse ce que la vie nous a apporté et vers où nos choix nous ont guidés.

Un passage (p. 36) est particulièrement intéressant puisqu’il résume à lui seul la quintessence de la philosophie qui soutend « L’Homme qui fit un vœu » tout en donnant un aperçu de ce que sera le fameux troisième vœu de Stéphane Brière : « Le bonheur n’existe pas, Groucho. Il existe des bonheurs, des bonheurs ponctuels. Mais quand on vit un moment de bonheur, on cherche surtout un bonheur encore plus grand, plutôt que de profiter de celui qu’on a. Alors quand tout s’écroule, on est nostalgique, on regrette les bonheurs passés. On regrette de ne pas en avoir profité. Le bonheur n’existe pas, Groucho. Il n’y a toujours que des regrets. Et c’est tout. »

Enfin, il est intéressant d’apprendre, dans une courte postface de Morin, que l’étrange Groucho a été directement inspiré par un personnage semblable créé pour un site de recherche sur la vie artificielle, Technosphere, et que le père de cette créature était nul autre qu’Alain Bergeron !

Un des plus forts textes de Hugues Morin, à n’en pas douter. [JPw]

  • Source : L'ASFFQ 1997, Alire, p. 129-130.