À propos de cette édition

Langue
Français
Éditeur
Les Publications Ianus
Genre
Science-fiction
Longueur
Novelette
Paru dans
Sous des soleils étrangers
Pagination
185-203
Lieu
Laval
Année de parution
1989
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Rasht, un des hommes qui naviguent « à bord » de Léviathan, arrive au terme de son Changement : une crête lui a poussé dans le dos et ses mem­bres se sont atrophiés. Se résignant à son sort, il rampe jusqu’à un endroit précis du corps de Léviathan et s’y incruste pour devenir l’une des écailles de la créature marine. Le voyage continue : sur l’île de Bel-Thuryë où il s’amourache d’une Bleue, Jorn, l’un des passagers-symbiotes, se révolte contre la voix qui se manifeste dans sa tête sous la forme d’une immense vague. Il apprend qu’il a été choisi pour remplacer le « prophète », sorte de navigateur en contact mental avec Léviathan.

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Commentaires

Dans son texte de présentation, Yves Meynard affirme que cette nouvelle n’est « absolument pas de la science-fiction » ; au lancement du recueil, il a plutôt parlé de fantasy. Mais la nouvelle se situe dans une de ces zones-frontières qui sont de juridiction partagée. On peut aisément postuler, et c’est mon choix, que ce monde des Bleus, des Noirs, des Uomaars et des Flamifères, est une planète océane comme celle de Le Guin dans Terremer ou de Vance dans Un monde d’azur. Et que Léviathan, immense poisson ou cétacé pourvu de couloirs et de compartiments sous la peau, s’apparente à la nef de Vonarburg dans « Éon ».

Certes il n’y a pas de technologie dans « Les Hommes-Écailles », et les Flamifères peuvent faire naître une flamme au creux de leur paume. Mais il y a des phénomènes pour lesquels des chercheurs s’enthousiasmeraient : ces transformations physiologiques que les gens subissent dans l’entourage du Léviathan, cette mémoire collective de la géographie marine de ce monde océan, inscrite en toutes les Écailles-Hommes dont Léviathan est cuirassé, ce lien mental entre le vaisseau vivant et son navigateur…

Et tout est réfléchi dans cette mise en situation : Meynard a songé aux détails d’une vie symbiotique véritable, l’alimentation, l’éclairage, le troc, la plongée, l’organisation des voyages, l’entretien de Léviathan. Par l’évo­cation des îles visitées antérieurement, des races rencontrées et de leurs coutumes, Meynard donne l’aperçu d’un monde très diversifié, où les races pensantes sont bien plus nombreuses et variées que sur la Terre.

Mais assez disséqué : la nouvelle a du souffle en plus de l’ingéniosité, c’est un texte original, aux idées riches et aux images envoûtantes, un bel exemple de ce que peuvent produire les littératures de l’imaginaire. [DS]

  • Source : L'ASFFQ 1989, Le Passeur, p. 135-136.