À propos de cette édition

Éditeur
Brousseau et frères
Genre
Fantastique
Longueur
Nouvelle
Paru dans
Les Soirées canadiennes, vol. III
Pagination
166-171
Lieu
Québec
Année de parution
1863

Résumé/Sommaire

En passant devant la cage d’un pendu, Valiquet invite à la blague celui-ci à se joindre le soir même à ses amis qu’il reçoit chez lui pour souligner le baptême de son dernier rejeton. À la fin du repas, le pendu arrive chez Valiquet qui l’exhorte à se retirer. L’invité accepte à condition que son hôte vienne danser le lendemain au pied de sa cage sur le coup de minuit. Valiquet tient parole et se présente au lieu-dit avec son enfant dans les bras. Le pendu décide de ne pas insister davantage, estimant que l’impertinent a eu sa leçon.

Commentaires

« L’Hôte à Valiquet » est le deuxième volet du récit commencé par le père Michel, le conteur attitré de Taché, dans « Le Noyeux ».

Comme c’est souvent le cas dans les contes traditionnels, une parole lancée en l’air devient source d’embarras pour le protagoniste. Valiquet n’est pas un mauvais bougre. Il a voulu plaisanter aux dépens d’un brigand mais ce faisant, il a manqué de respect pour les morts.

Il semble que Taché se soit inspiré pour le personnage du pendu d’un fait divers survenu en 1761. Un dénommé Saint-Paul avait assassiné Charles Bélanger et sa famille mais avait été trahi par le hasard. Condamné à mort, il avait en outre été exposé dans une cage de fer sur les lieux mêmes de son crime comme plus tard la Corriveau. Le texte constitue un avertissement moral et le message religieux est on ne peut plus explicite : « Ces restes ont appartenu à un grand scélérat, c’est vrai ; mais il a subi son châtiment devant les hommes, et si son repentir a été sincère, c’est peut-être un saint dans le Ciel aujourd’hui ! »

Des conteurs importants du XIXe siècle, Joseph-Charles Taché est sans doute celui dont l’inspiration est la plus constamment marquée par l’influence de la religion catholique. Cela donne à ses contes un petit côté puritain que le classicisme de son écriture ne contribue nullement à faire oublier. [CJ]

  • Source : Le XIXe siècle fantastique en Amérique française, Alire, p. 191-192.