À propos de cette édition

Éditeur
Antarès
Genre
Fantastique
Longueur
Scénario
Paru dans
Antarès 31
Pagination
19-48
Lieu
La Valette
Année de parution
1988
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Le Comte Dracula se fait vieux. Maintenant, il a sa propre rabatteuse, Francine, qui lui amène Henriette, celle qui sera son dernier amour. Tout d’abord, Henriette se révoltera, puis, peu à peu, le Comte l’amadouera. Après tout, ce n’est pas toutes les femmes qui ont le privilège d’être aimé par le plus grand des amants de tous les temps.

Commentaires

Sous forme de scénario, Jean-François Somcynsky renoue avec son thème de prédilection : l’amour. Ici, une belle variation sur le mythe de Dracula, un Dracula vieillissant, on ne peut plus humain une fois dépouillé de tous ces oripeaux dont l’avait affublé la légende.

Malgré de nombreuses longueurs et plusieurs fautes typographiques, le dialogue demeure intéressant et, plus souvent qu’autrement, on y découvre de belles réflexions comme… « L’amour, c’est quand on choisit de n’être pas efficace. On lance un appel, plusieurs appels, et on attend. Mais on ne fait rien pour gagner. On veut que ça vienne de l’autre. » Par ailleurs, d’autres réflexions du Comte inciteront sûrement certaines personnes à voir dans le corps de ce texte une vision passablement macho de l’amour, ce qui, quand on y pense, est tout à fait normal : Dracula n’est-il pas, après tout, le plus bel exemple du bellâtre pour qui la femme n’est qu’une simple nourri­ture ? Ce jugement, cependant, sera tempéré par de nombreuses mises au point du Comte, ce qui donne un éclairage nouveau et assez déroutant sur le vieux mythe du vampire.

Une ombre au tableau, cependant : la langue. Jean-François Somcynsky qui, d’ordinaire, offre à ses lecteurs une écriture sans bavure, toujours harmonieuse et finement ciselée, manque de rigueur ici. « Il n’y a pas de dernier amour » sent le premier jet, l’inachevé, le manque de polissage. Comme si l’auteur, pareil à son personnage, accusait une certaine lassitude, prenant pour acquis des qualités qui ne sont en fait que le résultat d’un travail assidu.

La fin, si elle est prévisible, amène quand même habilement sa conclusion inévitable : l’amour restera toujours le moteur essentiel de la vie. Si l’on s’en tient à la thématique de l’auteur, ne doutons pas que ce dernier doublera un jour le cap de son centième anniversaire comme si de rien n’était ! C’est du moins ce que je lui souhaite de tout cœur. [JPw]

  • Source : L'ASFFQ 1988, Le Passeur, p. 162.