À propos de cette édition

Langue
Français
Éditeur
Les Intouchables
Titre et numéro de la série
L'Inspecteur Specteur - 2
Genre
Fantastique
Longueur
Roman
Format
Livre
Pagination
224
Lieu
Montréal
Année de parution
1999
ISBN
9782921775854
Support
Papier

Résumé/Sommaire

On retrouve un cadavre dans les racines d’un pommier qui n’était même pas là la veille. D’après l’état du squelette, la mort pourrait remonter à quinze mille ans. L’inspecteur Specteur doit enquêter. De son côté, le commandant Mandant a un comportement plus étrange que d’habitude. On le voit bientôt transporter un cercueil, faire léviter une voiture et la laisser retomber sur un agent de police. À la Taverne Occulte, le président Zident confie à Specteur ses problèmes d’érection. L’inspecteur lui prête sa libido pour quelques jours, le temps que le président contacte Satan.

Sans sa libido, Specteur décline visiblement. Sa poulette, Mlle Zelle, prend momentanément le contrôle de l’enquête. Par ailleurs, le président et son général ont décidé de détruire une île habitée, histoire d’attirer l’attention de Satan. Convaincu, ce dernier accepte de faire quelque chose pour le président. D’autre part, l’examen du cadavre trouvé sous le pommier révèle plus d’un anachronisme. Specteur se rend chez Mandant sans découvrir que celui-ci a récupéré le corps de sa mère. Après une autre visite à la Taverne Occulte, l’inspecteur est assailli par un homme invisible qui se révèle bientôt être un représentant de Dilleux Lepaire, Ceint-Tespri, venu le sommer de renoncer à Satan. Une visite à son ami le curé Ré lui apprend qu’Adèle, compagnon du curé, a disparu. Ce dernier reparaît presque immédiatement, mais Specteur sombre dans l’inconscience. (On apprend que c’est l’œuvre de Dilleux Lepaire, agissant par l’intermédiaire de son fils, qui ne répond plus qu’au nom d’Adèle.)

Specteur sort de son coma grâce à l’action érotique d’une infirmière. Apprenant que Ré a été emprisonné, il flanque d’abord une raclée à Mandant. Il obtient ensuite du président que le commandant soit congédié. Entre-temps, Adèle, sa volonté sous contrôle, s’empare du perroquet de Specteur. Dans le bureau de Mandant, l’inspecteur découvre un enfant qui s’enfuit non sans laisser derrière lui une oreille. Il apprend en outre que le cercueil de son père a été volé. Pour sa part, Mlle Zelle découvre qu’en deux jours à peine, Mandant a transformé sa maison en bunker. Une visite à ce bunker, en compagnie de Ré, sorti de l’hôpital, révèle que Mandant est devenu un enfant. Croyant avoir compris ce qui se passait, Specteur apprend que le bunker a disparu !

Après maintes péripéties (incluant l’assassinat de Marie, mère de Jésus, la régression de Mandant dans l’utérus de sa propre mère et une oblitération temporelle qui affecte l’humanité entière), Specteur parvient à faire échouer le plan de Dilleux Lepaire, mais celui-ci se venge en figeant Mlle Zelle dans l’éternité.

Commentaires

À propos du roman de Ghislain Taschereau, il n’y a strictement rien à ajouter ni à retrancher à ce qu’écrivait Jean-Louis Trudel dans sa critique de L’Inspecteur Specteur et le doigt mort (voir L’ASFFQ 1998). Ce nouveau volume des aventures de Specteur utilise les mêmes personnages sans queue ni tête (ou, en tout cas, sans tête) et les mêmes moyens littéraires que le précédent pour nous faire vivre les aventures déconcertantes de son héros, déclenchant ainsi, selon le lecteur, un rire tonitruant ou un très long bâillement. Si on aime le genre, on en a pour plusieurs pages de délices. Par contre, si l’effet escompté ne se produit pas, on peut sans risque de se tromper abandonner immédiatement sa lecture : il en sera ainsi jusqu’à la toute dernière ligne.

Je fais apparemment partie, comme Jean-Louis Trudel, de ceux qui n’apprécient pas l’humour de Ghislain Taschereau, en tout cas celui que l’on trouve dans les deux premiers volumes de l’inénarrable inspecteur. C’est question de goût, simplement. Dans un monde plus logique, je devrais m’abstenir de commentaires et laisser la place à un lecteur plus enthousiaste.

Je ne nierai pas avoir souri deux ou trois fois. C’était inévitable : avec un rythme de trois gags par ligne, les chances étaient bonnes de faire mouche à quelques reprises. La technique a du sens à la chasse au canard, mais j’en perçois moins bien les qualités dans une œuvre littéraire.

Le succès remporté par le premier volume (plus de 15 000 exemplaires vendus, dit-on) et un succès déjà assuré pour L’Inspecteur Specteur et la planète Nète portent à croire que les aventures de Specteur trouvent un large public. Bien sûr, le fait que l’auteur soit une personnalité de la télévision n’est pas étranger au succès de l’entreprise. Un livre devient un best-seller quand un nombre suffisamment important de gens en connaissent l’existence. D’où le succès constant des biographies de nos personnalités télévisuelles. D’où, apparemment, le succès des œuvres de fiction que ces mêmes personnalités offrent aux lecteurs.

Je ne suis pas jaloux du succès de Taschereau. Il fait ce qu’il veut et ce qu’il peut et en retire des bénéfices. Peu de gens peuvent en dire autant. Par contre, des déclarations récentes de l’auteur, apparemment dénuées d’humour, soulignaient la valeur et la pertinence philosophiques des aventures de Specteur. C’est sans doute aller trop loin dans la mystification… s’il s’agit bien d’une mystification.

Quoi qu’il en soit, je sais parfaitement ce qu’il me reste à faire : éviter soigneusement de lire le troisième volume des aventures de Specteur. On prend son plaisir où on le peut. [GS]

  • Source : L'ASFFQ 1999, Alire, p. 165-167.

Références

  • Boivin, Marc-André, Québec français 117, p. 20.