À propos de cette édition

Éditeur
Le Sabord
Genre
Fantastique
Longueur
Courte nouvelle
Paru dans
Le Sabord 22
Pagination
11
Lieu
Trois-Rivières
Année de parution
1989

Résumé/Sommaire

Un homme s’arrête sur le bord d’une route qui traverse une forêt et s’y enfonce à pied. Arrivé à une clairière, il se déshabille et se met à creuser le sol avec ses mains près d’un petit arbre solitaire. Bientôt la fosse est si profonde qu’il ne peut en sortir. Deux arbrisseaux attendent maintenant que vient un autre promeneur.

Commentaires

Avez-vous déjà souhaité être un arbre ou avez-vous déjà rêvé en être un ? C’est sans doute ce qui est arrivé à Jacques Lefrançois et il a cru important de nous en informer. Quelle signification donner à sa nouvelle, « L’Invitation » ?

Il peut y en avoir plusieurs. On entend de plus en plus parler depuis quelques mois du grave problème du déboisement de la forêt amazonienne, véritable poumon de la planète. Peut-être Lefrançois a-t-il voulu nous sen­sibiliser à l’importance de l’arbre dans l’écosystème de la Terre ? « L’Invitation » serait alors une sorte de fable écologique : au lieu de détruire les arbres, l’homme devrait plutôt se faire arbre pour corriger les torts qu’il cause à la nature. Mais est-ce bien ce que veut livrer le texte de Jacques Lefrançois ? À délire, délire et demi !

Cette prose qui, par son appel irrésistible à la nature, rappelle l’œuvre de Pierre Chatillon est cependant moins poétique que l’écriture du poète de Nicolet. Elle constitue une célébration de l’harmonie des forces telluriques et une invitation à la fusion du monde animal et du monde végétal. Il entre dans cette littérature une part de naïveté comme le montre la dernière phrase : « Qu’il succombe à l’invite de nos rameaux pour que nous soyons bientôt trois, quatre, cent, mille, à entrelacer nos racines et connaître ensemble la félicité. »

Honnêtement, je suis plutôt insensible à ce genre de texte qui, pour être pleinement efficace, doit cultiver beaucoup plus l’image poétique et ex­ploiter à fond le délire surréaliste. Mais il existe sans doute un public (restreint) pour ce genre de texte. [CJ]

  • Source : L'ASFFQ 1989, Le Passeur, p. 118-119.