À propos de cette édition

Résumé/Sommaire
Dans un monde futur où tout est réglementé, où le bonheur programmé est obligatoire, un jardin à la mode ancienne détonne. Un jour, vous trouvez la grille miraculeusement ouverte, vous vous aventurez à l’intérieur. Vous contemplez de plus près les trois statues qui ornent le jardin, celle du Sage, de l’Amant et de la Femme. Voilà qu’elles prennent vie, qu’elles vous racontent leur histoire. Ce sont des gens de votre société, aussi mésadaptés et malheureux que vous, qui ont trouvé refuge en ce jardin et qui se sont fait offrir l’immortalité en animation suspendue. Le Maître des lieux lui-même vient vous voir, éblouissant de beauté.
Tout cela est trop beau, trop parfait : vous prenez la fuite, mais au moment de quitter le jardin à jamais, vous hésitez. Ne devriez-vous pas saisir ce paradis qu’on ne vous offrira qu’une fois et prendre place à votre tour sur le quatrième socle ?
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Commentaires
Ce texte repose sur un motif qui n’est nullement désagréable – tout dépendant de votre tolérance aux clichés des dystopies. La narration à la deuxième personne constitue une variation intéressante qui s’accorde bien avec l’ambiguïté de la finale. On est ici aux antipodes de la SF dure : ce monde futur n’est nullement justifié, pas plus que l’existence du Maître et des pouvoirs des socles.
Il faut voir ce récit comme une fable – John Clute, dans son encyclopédie de la SF, note la prépondérance du mode fabuliste dans les histoires de SF écrites hors milieu. Toutefois, cela tend pour moi à affaiblir le plaisir de lecture. Je voudrais que l’on examine les ressorts de cette société et les identités de ses dirigeants, en contradiction avec les intentions manifestes de l’auteure. « Le Jardin interdit » est joli mais convenu, émouvant mais schématique, réussi mais oubliable. [YM]
- Source : Les Années d'éclosion (1970-1978), Alire, p. 231.