À propos de cette édition

Éditeur
Trois
Genre
Fantastique
Longueur
Nouvelle
Paru dans
Clément et Olivine
Pagination
61-73
Lieu
Laval
Année de parution
1999
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Rue Saint-Denis, Anna Framboisier rencontre un homme qu’elle trouve plutôt séduisant et qui prétend se nommer Johnny. L’inconnu finit par lui avouer qu’il croit être son père réincarné, celui-ci étant décédé l’année précédente à l’âge de quatre-vingts ans. À l’appui de son affirmation, il évoque des souvenirs précis, ce qui ébranle le scepticisme d’Anna. Elle suppose néanmoins qu’il doit s’agir d’un canular monté par son ami André.

Elle ramène Johnny chez elle et appelle André pour qu’il vienne éclaircir l’affaire et peut-être admettre qu’il s’agit bien d’un gag de son cru. Pendant ce temps, Johnny aperçoit dans le salon une peinture représentant la maison familiale d’Anna et il la reconnaît comme étant la demeure où il a vécu ! Il convainc Anna de l’emmener là-bas mais au moment de partir, il s’écroule, fauché par une mort subite.

Commentaires

Le début suscite l’intérêt quand la narratrice, Anna, affirme qu’elle veut déjouer le destin, ne plus obéir à ses impulsions intérieures. Malheureusement, cela se gâte assez vite. C’est bizarrement écrit et les dialogues, qui se veulent en québécois de tous les jours, passent mal. Les personnages tournent trop autour du pot, ce qui ralentit l’intrigue. En si peu de pages, il faut le faire !

L’histoire est trop convenue et échoue dans la création d’une atmosphère de mystère et d’étrangeté à laquelle on est en droit de s’attendre à la lecture d’un texte fantastique. De plus, l’auteure choisit la réincarnation pour expliquer le fait que son héroïne rencontre un homme qui prétend être son père, ce qui n’a aucun sens puisque le père est décédé un an auparavant et que le personnage éponyme raconte qu’il est obsédé par des images de cette existence antérieure depuis son enfance. Autrement dit, Wilfrid, le paternel d’Anna, s’est réincarné avant de mourir !

Jeanne D’Arc Blais ne sait pas, de toute évidence, de quoi elle parle. Pour elle, l’idée de réincarnation n’est qu’un concept commode qu’elle a traité n’importe comment. Le même problème guette les auteurs qui se mettent à écrire de la science-fiction sans posséder les bases d’une culture scientifique : ils croient que tout est permis.

Enfin, autre maladresse dans ce texte, l’évocation à la fin de l’abandon du père qui arrive comme un cheveu sur la soupe, cette révélation n’étant préparée d’aucune façon dans les pages précédentes. D’ailleurs, pourquoi Johnny meurt-il ? Il avait l’air en parfaite santé. Aucune explication n’étant donnée, cette conclusion apparaît tout à fait gratuite. Peut-être Jeanne D’Arc Blais désirait-elle une fin dramatique mais ça tombe à plat. Elle ne maîtrise pas encore assez son écriture pour provoquer des réactions émotives chez le lecteur. Faut-il préciser que la nouvelle elle-même semble avoir été écrite sans réelle passion ? [DJ]

  • Source : L'ASFFQ 1999, Alire, p. 23-24.