À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Au dernier jour de sa vie, le sénateur Oscar Denois, écolo-pacifiste, se remémore son propre passé et le dernier tiers de siècle de la Terre. Il est handicapé par la sclérose en plaques et la planète ne se porte guère mieux : réchauffement global, disparition de la végétation, mort des rivières, ravages des ultraviolets que laisse passer l’ozone raréfié. L’effondrement d’un toit dans un centre commercial et la panique subséquente, survenus le jour de sa nomination au sénat, font partie de ses souvenirs.
Commentaires
La nouvelle semble être prétexte à un condensé de perspectives globales sur l’écologie, la société, la consommation et surtout de drames personnels : les angoisses et les difficultés d’un malade contraint par les circonstances à se résigner au fauteuil roulant. Sous les apparences d’un récit, ce texte est probablement le court manifeste d’un handicapé ou d’une personne vivant avec un handicapé, et tenant à nous faire part de son « vécu ». Seuls quelques accessoires et quelques institutions futures (euthanasie volontaire, mandat d’exécution), avec la mention de la date de 2014, permettent d’étiqueter SF ce texte sans intrigue véritable.
L’auteur recourt à des phrases de dix ou douze lignes, dont l’une mériterait d’être citée (cependant, elle doublerait la longueur de cette critique). Mais quand même : « … la triste journée qui fait lentement son apparition dans sa conscience aura sans doute été la plus traumatisante de toute sa vie, outrepassant même celle du vécu de sa mort. » Passé simple, passé composé, imparfait et présent semblent équivalents aux yeux de l’auteur, qui va allègrement de l’un à l’autre, sans que ce soit nécessairement justifié par les flash-back. [DS]
- Source : L'ASFFQ 1989, Le Passeur, p. 142.