À propos de cette édition

Éditeur
XYZ
Genre
Fantastique
Longueur
Nouvelle
Paru dans
XYZ 20
Pagination
40-46
Lieu
Montréal
Année de parution
1989
Support
Papier

Résumé/Sommaire

En compagnie de son ami Gorchan, le narrateur emprunte la voie alpine plutôt que l’habituelle route pour aller de Corvigiano à Murlì. En chemin, les deux compagnons découvrent une forteresse qui abrite un roi maure et son armée. Le roi fait emprisonner les deux passants qui ont eu l’audace de se hasarder sans permission dans ses domaines et requiert pour tribut la vie de celui des intrus que terrassera en premier son champion, une sorte de mannequin de paille, mobile et armé. Le sort désigne Gorchan pour victi­me. Quant au narrateur, après avoir été assommé par un coup du pantin, il reprend connaissance à Murlì, où on lui assure qu’il n’y a jamais eu de forteresse entre les deux villes.

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Commentaires

Dans « La Joute du Sarrasin », les événements insolites se profilent dis­crètement sur un fond de scène peint avec une grande opulence de détails – stratégie fréquente dans les récits fantastiques et destinée à asseoir la crédibilité du narrateur. Comment, en effet, le lecteur se laisserait-il pren­dre au piège de la fiction lors d’épisodes défiant la raison, si même les passages les plus anodins rencontrent sa résistance et éveillent sa méfiance ? Aussi, le décor est-il décrit avec une précision saisissante : l’écriture, fa­buleuse comme toujours chez Marie José Thériault, impose une vision souveraine faite d’escaliers interminables, de défilés vertigineux, de pans de montagne sinistres. La brume malsaine qui flotte en lambeaux de-ci de-là transforme l’aspect des paysages et mine le moral des personnages, toutes circonstances propices à l’intrusion du surnaturel.

« La Joute du Sarrasin » rappelle les récits fantastiques du siècle dernier par sa finale aussi bien que par son atmosphère lourde, grise et délétère : l’existence de la forteresse est niée par tous, confinant à une irréductible solitude le narrateur. En définitive, ce dernier est condamné à porter seul le poids de son savoir et de ses ignorances, ou à douter à jamais de lui-même. [LM]

  • Source : L'ASFFQ 1989, Le Passeur, p. 207-208.