À propos de cette édition

Éditeur
Québec/Amérique
Titre et numéro de la série
Klonk
Titre et numéro de la collection
Bilbo - 89
Genre
Fantastique
Longueur
Novelette
Format
Livre
Pagination
126
Lieu
Montréal
Année de parution
2000
ISBN
9782764400449
Support
Papier
Illustration

Résumé/Sommaire

À la dernière minute, Klonk et sa femme Karine décommandent un souper prévu avec leurs amis Fred et Agathe. Leur astrologue leur a en effet conseillé de ne pas voyager cette journée-là. Ils remettent donc le souper au lendemain. Fort sceptique au sujet des horoscopes et déconcerté que Klonk, par ailleurs si rationnel, prête foi à l’astrologie, Fred relève tout de même le défi qu’il lui lance : il ira, pourquoi pas, voir par lui-même et découvrir les prouesses de cette Mlle Lorrimer, l’astrologue personnelle de son ami.

Deux jours plus tard, Fred se rend au rendez-vous fixé, dans un village perdu près de Trois-Rivières. Il y trouve une charmante petite église transformée en habitation pimpante au milieu de jardins fleuris. Mais il est surtout subjugué par la beauté et la blondeur de l’astrologue qui lui conseille de se méfier du chiffre onze, de prendre ses distances vis-à-vis de ses vieux amis et de vérifier la pression de ses pneus qui s’avèrent effectivement un peu mous.

Intriguée, l’épouse de Fred prend rendez-vous à son tour. Agathe trouve une jeune femme rousse dans une maison en briques rouges, au milieu d’une forêt. Impressionnée par le physique ingrat et disgracieux de l’astrologue, elle reçoit le conseil de se méfier du chiffre deux, de tout ce qui se dédouble, ainsi que d’une certaine soi-disant amie qui pourrait bien devenir sa rivale. Le couple en est à se demander s’il ne devrait pas en effet se méfier de Klonk et Karine, qui ont des jumeaux et dont les deux prénoms commencent par la onzième lettre de l’alphabet, lorsque Klonk surgit à l’improviste, hors de lui, et tente d’étrangler Fred. Une fois le calme revenu, la lumière se fait lentement : Mlle Lorrimer a conseillé à Klonk de se méfier d’un ami écrivain qui cherchait à lui voler ce qu’il avait de plus précieux. Il a tout de suite pensé à Fred. En réfléchissant, ils se rendent compte tous les trois que leurs perceptions de l’astrologue sont radicalement différentes, mais qu’une constante demeure : l’odeur de soufre entourant la maison de Mlle Lorrimer. Il y a du Morley là-dessous. Cet ancien amoureux de Karine, maître des illusions et magicien génial, est capable du pire envers ses ennemis.

En retournant à l’adresse de l’astrologue, ils trouvent Karine consolant un Morley effondré et brisé. En larmes, l’imposteur passe aux aveux : il avait voulu faire naître des doutes dans l’esprit de Klonk en espérant avoir ainsi une chance de conquérir Karine qu’il n’a jamais cessé d’aimer. Par un hasard de circonstance, Morley, fatigué de haïr, deviendra amoureux d’une photo de Crystale, la cousine de Karine. Leur mariage sera célébré en grandes pompes quelque temps plus tard. Le fin mot de l’histoire appartient à Fred qui affirme avoir trouvé une méthode infaillible pour que les horoscopes soient vraiment utiles : il suffit de les écrire soi-même.

Commentaires

Ce joli plaidoyer pour l’imagination explore sans rien casser le sujet des dons paranormaux sans trop faire de nuances entre astrologie et horoscope. L’auteur ne semble avoir d’autre but que d’inviter son lecteur à se méfier des conclusions formelles et hâtives en ce qui a trait aux consultations de ce type ; pour ce faire, il joue avec les circonstances en se moquant un peu de la vraisemblance ; il amène ses personnages à confronter leurs perceptions qui s’avèrent finalement des illusions créées par Morley. Le lecteur ne se surprend plus des extravagances de Klonk et demeure sous le charme d’un itinéraire inattendu et plein de surprises.

Plusieurs notes humoristiques donnent du tonus à ce roman quelque peu échevelé et sympathique. À titre d’exemple, les trois personnages qui consultent l’astrologue se reconnaissent aisément dans l’énumération des qualités que leur prête Mlle Lorrimer, mais considèrent qu’elle erre lorsqu’elle fait état de leurs défauts. On découvre par ailleurs dans cet épisode que Fred et Agathe ont un fils qui raffole des pizza-pochettes et on assiste à une scène capitale où Agathe sauve la vie de son mari en maîtrisant Klonk par le seul pouvoir de sa voix. Fred en ressort pétri d’admiration pour sa femme gardienne de prison et spécialiste des émeutes.

Les dessins en noir et blanc de Pierre Pratt, expressifs et relevés, fournissent un cadre concret à certaines scènes quasi surréalistes. Le résultat est finalement aussi désaltérant que consistant, puisque la réflexion sur la relativité des perceptions demeure valable malgré la légèreté du ton. [GD]

  • Source : L'ASFFQ 2000, Alire, p. 81-83.

Références

  • Desroches, Gisèle, Le Devoir, 24/25-06-2000, p. D 4.
  • Filion-Gagné, Carole, Lurelu, vol. 23, n˚ 2, p. 38.