À propos de cette édition

Éditeur
PUBLIQ
Genre
Science-fiction
Longueur
Nouvelle
Paru dans
Solaris 135
Pagination
37-47
Lieu
Beauport
Année de parution
2000
Support
Papier

Résumé/Sommaire

En orbite autour de Jupiter, la station spatiale minière Minos 3 doit être détruite pour éviter tout danger pour la nouvelle station, Minos 4, qui partage son orbite. Kurmath, qui a vécu toute sa vie sur la station désuète, y accueille la technicienne en désactivation Yérabie, arrivant de la Terre. La jeune femme, tout en accomplissant ses tâches, discute avec Kurmath et s’étonne du fait qu’il est né non pas sur la Terre comme les lois le prescrivent, mais en orbite, lors de la construction de Minos 3 ; elle s’interroge aussi sur la nature du nahual de Kurmath. Concept d’une superstition terrienne, un nahual est un être naissant en même temps qu’un humain, les deux partageant ainsi leur destin jusqu’à leur mort simultanée. Pendant que la station Minos 3 se consume dans l’atmosphère de Jupiter, Kurmath est victime d’une combustion spontanée intense à bord du vaisseau de Yérabie et de ses collègues.

Commentaires

L’élément fantastique, la superstition qui reflète peut-être une réalité, s’intègre avec douceur au contexte science-fictionnel de cette nouvelle. La fusion des genres est ici heureuse. Le lecteur est dirigé sans équivoque vers le sous-entendu à propos de la nature de la relation entre Kumarth et Minos 3, car l’auteur insiste à plusieurs reprises sur l’attachement entre l’habitant né sur la station et celle-ci, sur la remise en question du nahual par Yérabie et sur l’inévitabilité de la destruction de l’épave spatiale. Nous ne pouvons détourner l’idée que la mort de Kurmath est en fait celle de son nahual implicite, Minos 3.

Hormis cette évidence trop soulignée mais originale, nous avons apprécié la complexité du monde présenté par Martin Hébert, une complexité qui n’a rien de nouveau puisque nous retrouvons l’habituel décor d’une aire spatiale humaine : rivalités entre la Terre et ses satellites (en l’occurrence les stations spatiales), les monopoles d’industries terriennes (des laboratoires de reproduction), etc. L’habitude de ce genre de description, en plus de celle de deux personnages aux affectivités dépeintes avec justesse étant donné le contexte, a contribué à créer un effet de réalisme puissant, s’apparentant à la quotidienneté de « notre » civilisation ; la chute fantastique gagne beaucoup de cette contribution et termine avec brio ce texte.

« Kurmath et Minos » se révèle donc être une nouvelle sans prétention, mais d’une facture efficace, qui saura combler les amateurs de space opera léger. [VSAE]

  • Source : L'ASFFQ 2000, Alire, p. 88-89.