À propos de cette édition

Éditeur
La Presse
Genre
Fantastique
Longueur
Nouvelle
Paru dans
La Presse, vol. XXIX, n˚ 43
Pagination
35
Lieu
Montréal
Date de parution
21 décembre 1912

Résumé/Sommaire

Dysmas, un bandit invétéré, suit des bergers qui se rendent adorer Jésus dans sa crèche. Il prête son manteau à Marie pour qu’elle en recouvre l’enfant qui a froid et qui pleure. Une larme tombe sur la main du brigand et se transforme en perle. Quelque temps après, Dysmas projette de voler un riche pharisien en s’introduisant chez lui. Avant de commettre son méfait, il sort la perle qu’il a conservée précieusement et qu’il chérit. Elle grossit aussitôt et il aperçoit dedans un homme, lui-même, qui pénètre dans une demeure avant d’être appréhendé par des soldats. Dysmas renonce à son plan mais poursuit néanmoins sa vie de rapines. Trente-trois ans plus tard, il est enfermé dans un cachot pour un meurtre. Condamné à mort, désespéré, il tente de se consoler avec sa perle. Un homme lui apparaît alors dans une douce lumière : le fils de Dieu.

Commentaires

Rompant avec la tradition des contes de Noël qui présentent des scènes typiques des célébrations de la Nativité dans les campagnes québécoises, Fernand Dansereau transporte le lecteur en Judée. À la naissance de Jésus, l’auteur superpose un récit qui présente divers épisodes de la vie de brigand de Dysmas. 

Les manifestations du surnaturel, liées à la propriété de la larme de Jésus transformée en perle, sont nombreuses. Quand son propriétaire l’admire, la perle prend la forme d’une sphère assez grande pour qu’il y voit des images représentant son avenir immédiat, puis elle reprend sa taille initiale. On peut en déduire que c’est la raison pour laquelle il a pu mener sans coup férir, pendant des années, ses activités criminelles. Or le meurtre qu’il a commis étant survenu lors d’une partie de dés avec d’autres bandits et n’étant pas prémédité, Dysmas n’a pu être mis en garde par son porte-bonheur.

« La Larme merveilleuse », vous l’aurez compris, est l’histoire de la vie du Bon Larron crucifié à la droite du Christ. Dansereau mène son récit avec compétence et maintient l’intérêt en sachant ménager ses effets. Ce n’est que vers la fin que le lecteur associe Dysmas au Bon Larron. La veine fantastique perdure jusqu’à la dernière ligne, au moment où un soldat découvre la perle dans la main de Dysmas après sa mort. Quand il s’en empare, la perle devient une goutte de sang qui laisse une tache indélébile dans sa paume.

Malheureusement, le conte est gâché par de nombreuses fautes qui ne sont pas imputables qu’à l’auteur : le typographe de La Presse qui a composé le texte n’était certainement pas sobre ce jour-là ! [CJ]