À propos de cette édition

Éditeur
Passages
Genre
Science-fiction
Longueur
Nouvelle
Paru dans
Passages 14
Pagination
17-27
Lieu
Sherbrooke
Année de parution
1988
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Un vieil homme raconte à des jeunes gens les circonstances qui l’ont amené à côtoyer le maître Musicien, dont il fut l’un des disciples, à l’époque de la Grande Épreuve. Ce jeune musicien de génie avait inventé une musique qui annonçait une ère nouvelle. Mais quand la guerre perpé­tuelle cessa sur la planète, que les habitants eurent à supporter un silence dont ils avaient perdu l’habitude, ses disciples prirent une direction diffé­rente de celle de leur guide spirituel.

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Commentaires

L’œuvre d’André Carpentier a bien changé depuis l’époque de Rue Saint-Denis. Ses récents textes ont quitté le domaine du fantastique urbain pour évoluer vers une science-fiction de nature spirituelle et mystique. Ce déplacement avait commencé à s’opérer avec « Le “Aum” de la ville » auquel la présente nouvelle fait écho par l’environnement sonore qui enveloppe « La Leçon » et par le lieu éminemment utopique où se déroule l’histoire, une île épargnée par la guerre qui sévit partout sur la planète. On sait que dans L’Utopie de Thomas More, la société idéale était située sur une île.

Dans ses derniers textes, Carpentier met en scène des figures légendaires qui, par leur art ou leur mode de vie, marquent la société dans laquelle ils vivent. Après « Le Champ du potier », paru en 1987, qui présentait un artisan de la forme, voici qu’il raconte l’art d’un musicien qui transcende son époque troublée mais qui est condamné à être incompris.

La narration, qui prend la forme du témoignage d’un disciple du Maître, un demi-siècle après ces événements, contribue à accroître la dimension exceptionnelle du personnage par une écriture grave, solennelle et respectueuse. L’auteur exprime dans ce texte sa conception de l’art authentique dont la portée sociale et prophétique ne serait qu’une plus-value, l’art étant d’abord souverain, indépendant et gratuit en soi. Musicien ne disait-il pas : « La musique […] n’a ni l’objectif ni le pouvoir de rassurer. […] La musique ne sert à rien, sinon à se donner à soi-même un sens. »

On pourrait peut-être voir aussi dans la conclusion de la nouvelle une explication de la baisse de production de Carpentier au cours des dernières années. Celui-ci croit en effet que la vocation de l’art et celle de l’enseignement sont difficilement conciliables et qu’il vaut mieux choisir l’une ou l’autre. André Carpentier occupe précisément un poste de profes­seur à l’UQAM… [CJ]

  • Source : L'ASFFQ 1988, Le Passeur, p. 46.