À propos de cette édition

Éditeur
Le Passeur
Titre et numéro de la collection
L'ASFFQ
Genre
Fantastique
Longueur
Nouvelle
Paru dans
L'Année 1989 de la science-fiction et du fantastique québécois
Pagination
271-275
Lieu
Beauport
Année de parution
1990
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Réveillée par un cauchemar, une jeune fille se remémore, histoire de ne pas succomber à la panique, sa dernière partie de pêche. Mais voilà que résonnent en elle des émotions troubles qui l’entraînent, d’une métamorphose à l’autre, dans une glissade vertigineuse à travers les âges et les espèces. Une rencontre ultime la ramènera paradoxalement à son point de départ, ou point d’arrivée, c’est selon.

Commentaires

Plusieurs affirment que dans les secondes qui précèdent sa mort, l’homme revoit en accéléré les principales scènes de sa vie. Dans « Le Lendemain… », une jeune fille revoit/revit de la même manière quelques grandes étapes de l’évolution des espèces, effectuant par là une étrange remontée dans le temps. Pettigrew nous propose donc, dans ce court récit fantastique, un voyage darwinien – aussi voyage en soi bien singulier – qui nous ramène aux confins des origines. L’idée est développée intelligemment, dans un style qui se moule parfaitement au contenu.

L’écriture de Pettigrew évolue par saccades et par glissements, épouse le souffle déréglé de la future victime ; les phrases sont resserrées ; les silences dispersés ici et là ouvrent à toutes les angoisses ; et les images tournoient avec la force de la détresse, cherchant en vain une issue. D’une phrase à l’autre, le sentiment de vertige et d’impuissance du personnage s’amplifie, et la certitude de la chute se fait plus pressante. Tout bascule, s’emmêle, se confond jusqu’à ce que la boucle temporelle se referme tel un piège sur sa victime.

Le choix d’une narration à la deuxième personne (tu), choix fort judicieux, contribue à l’effet de dédoublement du personnage et laisse présager le détachement ultime. La jeune fille s’adresse à elle-même, ou plutôt à cet autre qui semble partager son existence. N’entend-elle pas de temps en temps une petite voix sourdre de l’intérieur ? J’ajouterais que la narration à la deuxième personne présente aussi l’avantage d’interpeller/d’impliquer directement le lecteur qui, une fois de plus, se sera laissé séduire par le style et l’imaginaire de l’auteur. [RP]

  • Source : L'ASFFQ 1990, Le Passeur, p. 154.