À propos de cette édition

Éditeur
La Patrie
Genre
Science-fiction
Longueur
Nouvelle
Paru dans
La Patrie, vol. XXIV, n˚ 70
Pagination
18
Lieu
Montréal
Date de parution
17 mai 1902

Résumé/Sommaire

Le narrateur traverse le parc Lafontaine quand une balle atterrit sur sa botte et l’esquinte. Ayant ramené l’objet chez lui et toujours furieux, il le fracasse avec un marteau et trouve à l’intérieur une lettre en provenance de la Lune signée Michel Ardant. La missive livre quelques informations sur le satellite de la Terre et ses habitants, les Sélénites.

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Commentaires

Cette nouvelle signée Ponce-Dulico, pseudonyme de Louis-Joseph Doucet, n’a pas l’ampleur de « Mon voyage à la Lune » de Napoléon Aubin, loin s’en faut. La lettre elle-même, qui représente un peu plus de la moitié du texte, renferme très peu de renseignements sur l’astre lunaire. On y apprend que le signataire, un Français, s’est retrouvé là avec deux compagnons de voyage américains après avoir pris place dans un « wagon projectile lancé par la Colombiade à une vitesse de 900 milles à la seconde » à partir de la Floride. On est ici dans la pure fantaisie, au même titre que le film de Georges Méliès, Le Voyage dans la Lune, qui, comme par hasard, date lui aussi de 1902.

Michel Ardant mentionne en passant que le trio a été précédé par des Canadiens venus au moyen d’un canot de chasse-galerie et qu’en plus de la population indigène, les Sélénites, composée de cinq millions d’individus vivant dans une république nommée Doerfel, la Lune compte des représentants d’autres planètes du système solaire.

Comme on peut le constater, c’est un peu n’importe quoi et, qui plus est, on ne comprend pas tout. Il y est question de l’univers philoscient, du Gun-Club des États-Unis dont le président fait partie du trio d’aventuriers et on est supposé saisir en quoi la « conformation des oiseaux qui vivent dans le vide paraît tout à fait naturelle lorsqu’on les étudie » et la logique par laquelle « il n’y a aucun reptile parce que la corruption à proprement parler n’existe pas ».

Ce serait abusif de parler de proto-science-fiction. Passant du coq à l’âne, l’auteur n’approfondit aucun élément d’information et se complaît dans des considérations oiseuses, par exemple sur la mise au rancart de ses « botterlots ». Un texte qui semble écrit – c’est un bien grand mot ! – sous l’inspiration du moment, sans plan de travail, d’où son caractère décousu et confus. [CJ]