À propos de cette édition

Éditeur
Solaris
Genre
Science-fiction
Longueur
Courte nouvelle
Paru dans
Solaris 133
Pagination
10
Lieu
Proulxville
Année de parution
2000
Support
Papier

Résumé/Sommaire

L’année : 2251. L’endroit : une lointaine colonie interplanétaire. Une lettre raconte la brutale déchéance de son auteure, une artiste de la scène. Son désir de s’évader dans l’apesanteur, de repousser les limites imposées par une société autoritaire et répressive l’a amenée à s’oublier pendant son spectacle. Le contact physique avec le public entraîne son exclusion automatique du groupe. Retenue contre son gré sur la colonie, l’artiste conclut sa lettre en avouant sa souffrance et sa détresse.

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Commentaires

Avec cette brève et fascinante nouvelle (Prix Boréal 1999 : concours d’écriture sur place), l’auteure aborde les mystères du sang, du corps et de l’identité. Le texte de Sylvie Bérard emprunte la forme épistolaire dans un style à la fois direct et poétique, récit d’une chute autant physique que sociale. Cette lettre, rédigée dans le feu d’une souffrance extrême (« J’ai les ailes coupées, et j’ai si mal aux os »), cherche à expliquer ce qui semble un moment d’égarement. En fait, elle accuse et dénonce : menace voilée (« …le pouvoir ne pourrait résister longtemps »), aveu d’impuissance (« Je suis collée au sol… »), cri tourmenté (« J’ai fait une erreur… ») et dévoilement du crime (« J’avais franchi les limites… »). Ici, le corps devient une métaphore de l’insoutenable (« J’ai entaillé mon corps profondément… je les ai éclaboussés de ma substance »), négation du regard, récupéré dans une esthétique du sang (véritable « étal de boucherie » comme l’écrit l’auteure dans une autre nouvelle, « Pharmacopées ») dévoilant sa vérité secrète, miroir branché sur l’horreur et la désolation. Une nouvelle coup de poing qui invite à la relecture. [ML]

  • Source : L'ASFFQ 2000, Alire, p. 16-17.