À propos de cette édition

Éditeur
CEULa
Genre
Fantastique
Longueur
Nouvelle
Paru dans
L'Écrit primal 6
Pagination
46-57
Lieu
Sainte-Foy
Année de parution
1988
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Arthur Roy vit à la campagne. Vieux garçon endurci, il semble n’avoir aucun problème existentiel, ce qui a le don d’énerver son voisin, Georges Chevalier qui, lui, n’a de cesse de chercher en vain l’âme-sœur. Reportant sa frustration sur son voisin, Georges décide de percer à jour le secret de son bonheur.

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Commentaires

Il est malheureux que les nouvelles de Nando Michaud ne soient pas diffusées sur une plus grande échelle car l’œuvre élaborée par l’auteur s’avère de plus en plus intéressante. Si l’humour demeure le ressort pri­mordial de ces courts textes, la critique sociale n’est certes pas très loin derrière. En fait, Nando Michaud, même s’il emprunte souvent la voie du fantastique ou de la SF, se veut avant tout un fin observateur des travers de l’époque.

Ainsi dans « Libido Blues », le propos porte essentiellement sur un certain état des relations amoureuses entre l’homme et la femme. Les rôles ayant évolué, l’auteur pose la question de la place de l’homme dans un monde où une certaine émancipation de la femme a souvent reporté le rôle du mâle à celui de simple dispensateur de la liqueur séminale. Juste retour des choses, diront certains, alors que, depuis des millénaires, la femme avait trop souvent été considérée comme simple réceptacle de cette même liqueur ? Il aurait été intéressant de voir la réponse de l’auteur à cette der­nière inter­rogation, bien que certains de ses éléments aient déjà été révélés dans un autre texte de Michaud, « Psyraterie en mer des Orgasmes ».

Qu’il soit question de dragon dans « Libido Blues » – et donc de basculement de la réalité vers une fantaisie légère – n’est qu’un hiatus dérangeant servant de preuve indirecte et satirique au propos : en ces durs temps pour le mâle, ce dernier risque d’être plus heureux avec un dragon qu’avec certains représentants de la gent féminine.

Un dernier mot enfin sur l’écriture de Michaud : s’il ne se prend pas toujours au sérieux sur la forme, il faut avouer que le texte coule bien. Par contre, on dénote quelquefois un certain relâchement qui, sans nécessaire­ment générer des longueurs, amène souvent l’auteur à flâser un tantinet trop. Mais on lui pardonnera bien volontiers ce travers face aux qualités nom­breuses qu’il sait toujours nous démontrer. [JPw]

  • Source : L'ASFFQ 1988, Le Passeur, p. 106.