À propos de cette édition

Éditeur
Pierre Tisseyre
Titre et numéro de la série
Fées et licornes - 1
Titre et numéro de la collection
Papillon - 29
Genre
Fantasy
Longueur
Novella
Format
Livre
Pagination
109
Lieu
Montréal
Année de parution
1993
ISBN
9782890515222
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Isabelle est en visite à Gentilly chez ses grands-parents paternels, Georgette et Paul Perreault. Pendant qu’elle discute avec ceux-ci, monsieur Perreault aperçoit un court instant ce qu’il croit être une vache dans le champ enneigé à l’arrière de la maison. Cette vision furtive pique la curiosité de la jeune fille de douze ans qui veut éclaircir ce mystère. Le grand-père et sa petite-fille sortent malgré le froid à la recherche de l’animal. Ils n’observeront dans la neige que des traces de sabots et devront revenir au chaud car la nuit tombera bientôt.

Les deux jours suivants, Isabelle fera d’autres excursions en solitaire ou avec son grand-père, et elle entreverra finalement une licorne. Ses oncles et tantes arrivés entre-temps participeront à une battue afin de retracer l’animal mythique vu par l’adolescente. Cette découverte étonnante suscite des moqueries et du scepticisme chez les nouveaux venus. Tous sont cependant confondus lorsqu’on retrouve la jeune fille en conversation télépathique avec la licorne sur le point de mettre bas. On revient à la maison familiale avec cet être exceptionnel qui accouchera, à l’abri des rigueurs hivernales, dans le salon des Perreault.

La licorne et son petit excitent beaucoup l’imagination de la génération mitoyenne. Le fils Alain, pour sa part, veut vendre les bêtes trente millions de dollars à une société américaine, alors que le gendre Claude fait en sorte qu’elles aboutissent, au nom de la science et du Québec, au Biodôme. Avec la complicité de ses grands-parents qui effacent tout vestige de ce passage, Isabelle s’organise pour retourner rapidement à la nature les deux animaux fabuleux afin de préserver l’espèce rare du contact avec les humains. Oncles et tantes devront se résoudre à se croire victimes d’une hallucination collective. C’est au tour d’Isabelle de se montrer sceptique.

Commentaires

Claude D’Astous, à travers le personnage principal d’Isabelle, éveille les jeunes esprits aux problèmes des espèces en voie de disparition, à l’écologie, à la notion de liberté et de respect pour les animaux et il jette aussi un regard critique sur le comportement affairiste et faussement humaniste de certains adultes. Heureusement, le bon sens des ados est là pour faire la part des éléments, grâce peut-être aux relations de qualité entre grands-parents et petits-enfants ! Isabelle est une enfant d’aujourd’hui, qui vit avec sa mère à Montréal et qui ne voit guère son père, François, fils de Paul et Georgette. La petite reste équilibrée et peut désormais croire à ses mascottes car elle ramène avec elle un crin de licorne trouvé dans sa quête.

Isabelle est une enfant rêveuse et romantique dont la chambre est tapissée d’illustrations de son animal fétiche, apprend-on dès les premières pages du roman. Ce jeune personnage féminin avait donc d’excellentes prédispositions pour croiser le sujet de son culte et on s’étonne peu de son tête-à-tête avec cet unicorne fabuleux.

Par ailleurs, le titre explicite de l’œuvrette ne cache aucune ambiguïté. La mise en situation est bien évidente et les procédés de narration qui suivent ne réservent pas beaucoup de surprises. L'ouvrage plaira sûrement quand même car ces artifices échapperont sans doute au jeune public auquel La Licorne des neiges est d’abord destiné. Mais d’autres groupes de lecteurs peuvent être également charmés par ce conte romanesque en huit chapitres.

L’originalité de l’auteur a été de faire de la licorne une forme de vie pensante et communicante vivant discrètement dans les intempéries de l’hiver québécois. L’esprit analytique et scientifique incarné par le personnage de l’oncle Claude et de sa femme Jocelyne contribue à soutenir le cadre SF du récit. Le livre se clôt toutefois à la manière fantastique, par la négation de l’existence de l’animal pour le commun des mortels, grâce à la supposée hallucination collective des sceptiques et des moqueurs. Et ainsi le secret sera bien gardé. [GHC]

  • Source : L'ASFFQ 1993, Alire, p. 67-68.

Références

  • Anonyme, Littérature québécoise pour la jeunesse 1993, p. 20-21.
  • Lortie, Alain, Solaris 108, p. 60-61.
  • Roy, Johanne, Lurelu, vol. 17, n˚ 1, p. 19.