À propos de cette édition

Éditeur
XYZ
Genre
Science-fiction
Longueur
Courte nouvelle
Paru dans
XYZ 28
Pagination
13
Lieu
Montréal
Année de parution
1991
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Une plante carnivore douée d’intelligence observe l’arrivée de Terriens sur sa planète. Elle attire une femme, Anielle, dans ses pièges végétaux et la dévore. En assimilant sa proie, la Milane découvre les intentions colonisatrices des visiteurs.

Commentaires

Dans cette nouvelle d’une page, Guy Bouchard réussit le tour de force de nous communiquer une grande quantité d’informations en peu de lignes. En fait, chaque mot est porteur de sens et enrichit le tableau qui prend forme. De façon subtile, l’auteur dévoile les différences qui séparent ces deux formes de vie sur le point de se rencontrer. La Milane est hermaphrodite ou bisexuée tandis que l’espèce humaine se partage en mâles et femelles. Elle appartient au règne végétal mais n’en possède pas moins une intelligence et une sensibilité qui lui permettent de deviner la nature profonde des humains.

L’intérêt de « Liens amoureux » provient aussi du fait que l’auteur fuit le point de vue anthropocentrique en utilisant le filtre de la conscience de la Milane pour décrire les événements. Ce parti pris pour ceux qui s’opposent aux visées impérialistes ou totalitaires, cette dénonciation de l’anthropocentrisme et du rapport dominant/dominé chez l’espèce humaine (« Que te veut ce mâle ? Tu ne l’aimes pas. Tu le crains. Mais tu le suis… »), c’est du Bouchard indéniablement, mais à l’état latent, dirais-je, comme une photo sur laquelle le révélateur commence à peine à agir.

« Liens amoureux », c’est cela : la sensation indubitable d’assister à la genèse d’un texte, au point de départ d’une œuvre. [CJ]

  • Source : L'ASFFQ 1991, Le Passeur, p. 41.