À propos de cette édition

Éditeur
Point de fuite
Titre et numéro de la collection
Point G
Genre
Science-fiction
Longueur
Novella
Format
Livre
Pagination
181
Lieu
Outremont
Année de parution
2000
ISBN
9782895530022
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Dans un futur clairement machiste, le Gouvernement Global se sert de femmes comme agentes de la paix. L’arme principale de ces drôles de dames est la sé­duction, multipliée par d’étroites « pelli-moulantes » affriolantes. Lima Destroy est la plus célèbre des agentes en activité, la plus performante (malgré ses mamelons trop sensibles à l’égrenage) et l’idole de la population, mais elle se fait adjoindre une jeune apprentie, Robinette Spa, pour une mission soi-disant de routine. Lima ne tarde pas à subodorer que ses employeurs lui cachent quelque chose.

Rêveries érotiques, étreintes torrides, initiations sexuelles : l’entraînement d’une agente est sans relâche. En achevant de préparer Robinette à son rôle, Lima s’éprend de sa jeune compagne.

Amplement motivée par sa passion dévorante pour la jolie Robinette, Lima fait enquête. Se pourrait-il que leur cible désignée, le séduisant Justin Time, ne soit pas le tyran en puissance dénoncé par ses patrons ? Tandis que Robinette tombe amoureuse du beau Justin en faisant preuve de ses connaissances en matière de vieux films, Lima découvre la conspiration des dirigeants ineptes et lubriques qui ont étouffé les ambitions politiques de leurs mères en les éliminant et qui veulent maintenant subjuguer leurs filles.

Malheureusement, Robinette, trop impulsive, est tombée entre les pattes de son père indigne, ministre du gouvernement, et du propre patron de Lima. Celle-ci est sommée de choisir entre Robinette et Justin, qui acceptera noblement de mourir en faisant l’amour à Lima Destroy. Les deux amies, jugées coupables de cet assassinat, sont exilées sur Mars, mais « Lima Destroy et Robinette Spa vous reviendront… »

Commentaires

La science-fiction franchement érotique, à distinguer des textes simplement pimentés d’érotisme, n’est pas si commune. En quatrième de couverture de ce livre, l’éditeur doit invoquer l’antique souvenir de l’aguichante Barbarella, même si Lima Destroy n’a pas la candeur de celle-ci.

Au Québec, si on ne tient pas compte d’une partie de l’œuvre de Jean-François Somcynsky, c’est sans doute la première œuvre de SF érotique depuis Sexe en fleur de la mystérieuse Linda Dubreuil en 1973 ou le très fantasmatique Rapt initiatique de Nicole Gauthier dans Dérives (1978). (Avant cette époque, il y eut bien sûr les « petits romans » de la littérature en fascicules qui, sur leur fin, se firent de plus en plus graveleux, dans la série des « Exploits fantastiques de Monsieur Mystère, l’incroyable gigolo » par exemple.)

Néanmoins, ce très court roman est sûrement un des plus réjouissants échantillons du genre. Il débute comme une parodie de James Bond, dont la protagoniste évoluerait non en complet-veston de Savile Row mais en micro­robe composée de pelli-moulante. Comme dans un roman de Fleming, Lima Destroy accumule successivement une mission, une partenaire et l’équipement spécial fourni par Stitch. Cependant, l’intrigue prend une tangente plus politique lorsque l’objectif désigné aux ardeurs meurtrières de Lima Destroy et Robinette Spa ne correspond pas à leurs attentes. L’auteure en profite pour se livrer à une petite charge féministe et progressiste contre les hommes et l’évolution de la société.

Difficile d’en dire plus sur un ouvrage qui se veut divertissant et qui ne vise aucunement l’immortalité littéraire. Abdelmoumen multiplie les clins d’œil – on aura noté celui dédié au Saint de Charteris – et ne se prend pas au sérieux, mais l’ouvrage n’est pas dénué d’intelligence et c’est ce qui le distingue des textes ineptes dont nous inonde l’auto-édition.

Comme il s’agit de « science-friction » et non de science-fiction, l’anticipation est plus anecdotique et satirique que sérieuse, mais elle évite certains des clichés les plus à redouter. Bref, ce petit ouvrage ne marquera pas la postérité, mais il devrait plaire à ses lecteurs. [JLT]

  • Source : L'ASFFQ 2000, Alire, p. 6-7.

Références

  • Péan, Stanley, La Presse, 13-02-2000, p. B3.