À propos de cette édition

Langue
Français
Éditeur
Les Quinze
Genre
Science-fiction
Longueur
Nouvelle
Paru dans
Dix nouvelles de science-fiction québécoise
Pagination
213-238
Lieu
Montréal
Année de parution
1985
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Une Récupératrice se rend à une rencontre difficile et appréhendée : Manou va retrouver sa mère après une absence de seize années. Rencontre difficle car l'héroïne doit faire une catharsis. Elle est un artéfact, c'est-à-dire une sculpture biologique créée pour pallier à l'insuffisance de la population humaine. Manou se souvient pendant le trajet qui la conduit chez sa mère de son existence tourmentée et révoltée, de son incapacité à être vraiment humaine. Le contact entre Taïko et Manou est au cœur de la nouvelle. Le lien entre les deux femmes se rétablit, Manou se réconcilie avec la vie. « C'est elle, Taïko. Pas une déesse, pas un monstre. Juste une femme, avec ses idées fixes, ses limitations, sa bonne volonté, son inconscience ». [p. 232]

Commentaires

C'est à un nouvel épisode du monde de Baïablanca que Vonarburg nous invite avec sa délicate nouvelle « La Maison au bord de la mer ». Appartenant au cycle des artéfacts, elle diverge sensiblement de l'atmosphère oppressée à laquelle l'auteure nous avait habitués : le ton amer, révolté, soulignant l'impossible intégration de l'être artificiel dans la société s'estompe beaucoup. Ici, l'atmosphère se fait intimiste ; l'appréhension, puis l'immense énergie dégagée lors de la rencontre sont esquissées de manière délicate. Si l'intrigue et son dénouement se laissent aisément deviner, le texte séduit par le traitement en demi-teintes de l'intimité de Manou et du monde de Baïablanca. La principale réussite de ce texte réside dans le traitement de l'émotion, retracée avec simplicité et franchise. La re-connaissance du lien étroit mère/fille passe à travers une écriture déliée, familière tout en demeurant classique. « …Je veux la regarder partir, et je ne veux pas la regarder partir, comme si c'était la dernière fois, parce que c'est peut-être la dernière fois, et le "ma fille" s'est fiché quelque part dans ma poitrine, il croît, il me déloge… ». [p. 237]

Une nouvelle vraie, sur un thème classique de la littérature. [SB]

  • Source : L'ASFFQ 1985, Le Passeur, p. 140-141.