À propos de cette édition

Éditeur
Stop
Genre
Fantastique
Longueur
Nouvelle
Paru dans
Stop 116
Pagination
115-126
Lieu
Montréal
Année de parution
1990
Support
Papier

Résumé/Sommaire

En compagnie d’Anne, Marc Drummond s’est enfui pour se soustraire à l’emprise étouffante de sa mère. Le couple d’amants trouve momentanément refuge dans le chalet de madame Drummond, sur la cote du Maine, en plein hiver. Une présence hostile semble toutefois planer sur les lieux. Les craintes d’Anne se confirment au cours de la nuit.

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Commentaires

Il y a visiblement deux Stanley Péan : celui du recueil La Plage des songes et celui des nombreuses nouvelles fantastiques de qualité très inégale. « Mal de mère » est l’œuvre du second. Dans sa recherche d’originalité, l’auteur tombe trop souvent dans la formule creuse comme en témoigne le titre de la nouvelle basé sur un jeu de mots qui n’ajoute rien au texte.

L’écriture ne se distingue pas par sa subtilité. Le symbolisme est primaire à un point tel qu’il n’y a pas de second niveau de lecture possible. Tout est là. Si le thème est en soi intéressant et pertinent, son traitement déçoit et s’avère moins efficace – et surtout moins riche – que dans « La Bouche d’ombre », par exemple.

Ce n’est pas la première fois que l’auteur met en scène une figure maternelle écrasante. Il semble que les rapports familiaux soient un de ses thèmes de prédilection. Ce désir de possession qui pousse la mère à surprotéger son fils est tellement puissant que le chalet où s’est réfugié Marc se transforme en ventre maternel comme si le jeune homme vivait une seconde naissance à rebours et réintégrait la matrice originelle. Là où ça cloche, c’est que son amante Anne semble connaître le même sort. Or, madame Drummond la déteste parce qu’elle lui a volé son fils.

Stanley Péan a aussi parfois des velléités de faire du style mais ses prétentions ne donnent pas toujours le résultat escompté. À quoi rime une phrase comme celle-ci – « Dans le croissant de la baie, la langue vitreuse d’une mer calme léchait la grève gelée » – si l’intention poétique fait l’économie de la vraisemblance ?

« Mal de mère » est daté de décembre 1985. Ce serait donc un texte ancien qui se situerait parmi les premiers de Péan. Cela expliquerait un certain nombre de choses. [CJ]

  • Source : L'ASFFQ 1990, Le Passeur, p. 141-142.