À propos de cette édition

Éditeur
Le Préambule
Titre et numéro de la collection
Chroniques du futur - 9
Genre
Science-fiction
Longueur
Novelette
Paru dans
Aurores boréales 2
Pagination
83-116
Lieu
Longueuil
Année de parution
1985
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Le professeur Waltor est un spécialiste de la manipulation génétique des végétaux. Alors qu'il est au lit avec une amie de passage, il tombe dans un profond sommeil. Il s'éveille dans un hôpital où il apprend avec stupeur avoir dormi soixante heures de suite. Troublé, il subit des tests pour déterminer la cause de ce phénomène mais sans succès. Du surmenage, lui suggère-t-on.

Plus tard, il s'envole vers Singapour afin de participer au congrès de l'association internationale de génétique. Il est heureux de profiter de l'occasion pour échanger avec d'autres amis savants sur leurs propres recherches et découvertes. Waltor songe particulièrement au docteur Ani, un transsexuel. Ce grand scientifique qui œuvre dans le déchiffrage des codes génétiques avance des hypothèses qui l'agacent. Le souvenir de son ancienne liaison avec ce chercheur - alors femme - et la rupture qui avait suivi irritent son esprit préoccupé, surtout qu'il vient de se découvrir d'évidentes tendances homosexuelles. Ses retrouvailles avec le docteur Ani amplifient la confusion de son esprit.

Commentaires

Somcynsky est un écrivain de métier : ça se sent dans le décor bien planté où tous les motifs s'agencent harmonieusement. La langue claire, limpide, donne une impression de facilité, signe évident de la pleine maîtrise de son art.

Cette histoire de savants qui se livrent impunément à des manipulations génétiques ne manque pas d'intérêt. Surtout qu'ils agissent sous le couvert de la recherche scientifique pour satisfaire leurs propres fantasmes. Le thème de l'apprenti-sorcier, on le voit, est exploité sans détour.

Malheureusement, cette belle mécanique reste froide même si l'amour forme le cœur du récit. Tout est blanc ou noir, sans aucune nuance. Les personnages stéréotypés achèvent de donner au lecteur l'impression qu'il assiste à un découpage rigoureux, quasi clinique d'une réalité éclairée non pas d'une lumière tamisée, mais par de puissants néons.

Cette société que décrit Somcynsky dépend de la vérité scientifique qui règne sans partage : toutes les erreurs sinon les horreurs lui sont permises. La liberté est malmenée et détournée de son sens profond alors que le prédéterminisme justifie la dictature sur les esprits et les corps. Beau sujet pour l'auteur qui dénonce ainsi les monstruosités commises au nom de la science. Mais l'impression d'ensemble évoque plus le jeu gratuit ou le divertissement littéraire que la critique sociale.

Un demi-échec ? Peut-être. À lire cependant pour les qualités de style et de langage qui témoignent des riches possibilités de cet écrivain expérimenté qu'est Jean-François Somcynsky. [GG]

  • Source : L'ASFFQ 1985, Le Passeur, p. 122-123.