À propos de cette édition

Langue
Français
Éditeur
Oxalis
Genre
Fantastique
Longueur
Nouvelle
Paru dans
Les Vagabonds du rêve 1
Pagination
69-81
Lieu
Toulon
Année de parution
2000
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Voyant dans une boutique un masque de femme portant des serpents pour chevelure, Mélyna cherche à en savoir davantage. Une des deux sœurs qui tiennent le magasin lui raconte la véritable histoire de Méduse, victime de la jalousie de la déesse Athéna qui l’exile sur une île avec les Gorgones. La jeune fille obtient finalement le masque à prix réduit. De retour chez elle, elle rêve qu’elle est entourée de gens, parents et amis, qui cherchent à lui enlever son masque. Elle se réveille en panique pour s’apercevoir qu’elle s’est arraché la plus grande partie de sa chevelure. Après un nouveau rêve, elle détruit le masque mais rien n’y fait : les bosses qui apparaissent sur sa tête prennent la forme de serpents. Elle devient Méduse. Mais l’ancienne Mélyna lutte encore. C’est elle qui s’empare d’un morceau de verre tranchant et qui…

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Commentaires

Je ferai à l’auteur le reproche que je lui ai fait dans une précédente critique, à savoir de fournir au lecteur l’anecdote plutôt que l’histoire qu’il aurait pu écrire. C’est un reproche dans le sens où l’anecdote elle-même, la donnée dirait Henry James, est intéressante et pourrait prêter à plusieurs aperçus suggestifs, plusieurs dialogues troublants.

Je parlais dans une autre critique d’un « résumé » d’histoire plutôt que d’une histoire comme telle. C’est effectivement l’impression que ce lecteur a ressentie à la lecture du « Masque de Méduse ». J’étais, en quelque sorte, extérieur au texte. Malgré des efforts réels de décrire l’irréel – et je relève d’excellents passages et d’excellentes notations –, Lafrance ne parvient pas tout à fait à faire croire, à impliquer le lecteur dans le drame qui se joue. La finale explicative, par exemple, aurait pu être traitée dans un échange entre les deux Gorgones. Avec un peu de subtilité, le même message aurait passé et nous aurions « vécu » davantage nos deux horribles sœurs.

C’est un reproche que je fais aussi à Jean Ray (Lafrance est en bonne compagnie). Trop souvent, l’auteur belge, parce qu’il devait livrer rapidement la copie, gaspillait une bonne idée dans un texticule qui passait à côté de l’essentiel. La faute est moins grave dans « Le Masque de Méduse », mais elle est quand même présente.

Le traitement privilégié par l’auteur ne nous permet pas de pénétrer l’intériorité des choses et des gens. À la fin de notre lecture, on doit finalement se contenter d’une idée. L’a-t-on trouvé bonne ? On sera un lecteur satisfait. L’a-t-on trouvé moins bonne ? Notre plaisir de lecteur ne sera pas relevé par un traitement particulièrement efficace.

J’ai l’impression que Lafrance, jeune mais prometteur écrivain de fantastique, tente trop souvent de copier les classiques sans pénétrer l’essentiel de leurs qualités. Je me trompe peut-être. Peut-être pourra-t-il me le dire. [GS]

  • Source : L'ASFFQ 2000, Alire, p. 97.