À propos de cette édition

Éditeur
Les Presses de l'Université du Québec
Genre
Science-fiction
Longueur
Nouvelle
Paru dans
Québec science, vol. XIV, n˚ 4
Pagination
21-30
Lieu
Sainte-Foy
Année de parution
1975

Résumé/Sommaire

Peu après son suicide, le corps de Paul Therrien est amené devant les scientifiques de la Défense qui y découvrent une chaîne de macromolécules, le Microcosme, qui continue à faire battre son cœur, tout en émettant des ultrasons pour communiquer. Né dans le corps de Therrien, le microcosme est un univers peuplé d’êtres microscopiques raisonnables, technologiquement plus avancés que les hommes, puisque la vitesse de leur évolution est inversement proportionnelle à leur taille. L’équipe parvient brièvement à communiquer, mais les différences sont trop grandes.

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Commentaires

Cette nouvelle part d’une idée intéressante, une forme d’expérience de pensée sur le mode de la mise en abyme : une société à très petite échelle, double de la  société humaine, évoluerait-elle d’autant plus vite ? Et le corrolaire de cette question est bien entendu : pourrions-nous communiquer avec une telle société ? Malheureusement, l’idée en question n’est pas très bien exploitée et le texte n’est pas particulièrement bien écrit.
Les machines humaines – divers ordinateurs à ruban magnétique et autres appareils téléphoniques bien de leur époque – sont énumérées dans le détail pour créer un effet technofuturiste et les « rapports » des scientifiques, qui forment la plus grande partie de la nouvelle, dissimulent mal leur didactisme. Aussi, la trame narrative se révèle faible, se limitant à un simple examen du phénomène par des scientifiques peu crédibles et hystériques (par exemple, l’un vomit, les femmes pleurent et l’une d’entre elles crie qu’ils ne sont que des « microbes » lors du premier contact).
Malgré tout, ce n’est que pour des raisons d’incompatibilité technologique et d’échelle de temps que la tentative de communication échoue et s’interrompt, exaspérant le cybernéticien, et offrant une chute bien décevante à la nouvelle. De fait, le sous-titre résume l’ensemble : « des univers qui s’emboîtent », seul élément de surprise du récit. Toutefois, l’idée que le temps de l’évolution est relatif à l’échelle de grandeur est intéressante, mais jamais approfondie. Pourquoi la perception du temps et donc la capacité à évoluer technologiquement serait-elle à ce point plus rapide (plusieurs dizaines de milliers d’années en quelques mois) à une échelle très réduite ? À cause de la succession plus rapide des générations et de son effet sur la sélection naturelle ? D’innombrables récits de nanorobots et de fourmis, notamment, fournissent des réflexions plus riches sur le sujet. [ED]

  • Source : Les Années d'éclosion (1970-1978), Alire, p. 328-329.