À propos de cette édition

Langue
Français
Éditeur
La Patrie
Genre
Fantastique
Longueur
Nouvelle
Paru dans
La Patrie (supplément de Noël)
Pagination
2
Lieu
Montréal
Date de parution
23 décembre 1899

Résumé/Sommaire

Jos Violon raconte une autre histoire de chantier. Cette fois, l’action se déroule autour de l’apparition d’aurores boréales, appelées « marionnettes » (car les personnages y voient des pas de danse merveilleux dans le ciel) et d’un violoneux et son violon. La veille de Noël, pour se dégourdir les jambes, on demande au violoneux Fifi Labranche de jouer du violon. Puis un autre homme, La Babiche, suggère que l’on peut aussi faire danser autre chose, soit « les marionnettes ». Mais pour cela, il faut qu’elles apparaissent. La Babiche soutient qu’il a le pouvoir de les faire apparaître et qu’un air de violon peut les faire danser. Ils sortent du camp et le miracle se produit. Sur l’air du reel intitulé Le Money Musk, Fifi Labranche fait danser les « marionnettes ». Mais par malheur, le violon n’accepte plus de jouer autre chose que Le Money Musk, de sorte que les hommes sont certains que le violon est ensorcelé. Ce n’est qu’après avoir pu faire bénir son violon par un curé de l’île Perrot que Fifi Labranche peut à nouveau jouer ce qu’il veut sur son violon.

Commentaires

Ce récit de Fréchette appartient au genre merveilleux bien plus qu’au fantastique. Ce serait même du réalisme magique avant la lettre, le réel paraissant enchanté – littéralement mirabilisé – et un objet étant transformé par la magie de l’on ne sait trop quel sortilège. Il y a tout de même deux types d’événements « étranges » dans ce conte, le premier touchant un phénomène naturel perçu comme surnaturel, parce que provoqué, croit-on, par un personnage, La Babiche, qui se croit doté d’un pouvoir. Le second tourne autour d’un violon et de son pouvoir, celui qui consiste à faire danser les aurores boréales – ce qui relève encore du naturel vu sous l’angle du surnaturel.

Mais il y a plus, car le violon semble se transformer lui-même en objet magique, avec son pouvoir autonome, un peu comme la cafetière dans le conte éponyme de Théophile Gautier. C’est là que le conte de Fréchette possède le plus de « valeur » fantastique ou merveilleuse, en ce sens où le récit mène à cette ultime complication dans la vie du violoneux. Finalement, c’est cet objet magique, ou maléfique, qui mène le récit, comme il mène le violoneux et se mène lui-même, et ce n’est que par le recours traditionnel à la figure du curé que tout se désamorce, la bénédiction faisant finalement basculer le texte dans le genre dominant de l’époque, le merveilleux chrétien. [MLo]

  • Source : Le XIXe siècle fantastique en Amérique française, Alire, p. 88-89.