À propos de cette édition

Éditeur
L'A Venir
Genre
Fantastique
Longueur
Nouvelle
Paru dans
Temps Tôt 2
Pagination
7-10
Lieu
Bromptonville
Année de parution
1989
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Un fantôme amnésique apparaît à un bébé d’à peu près deux ans. Ils entament une étrange conversation, au cours de laquelle le fantôme retrou­ve peu à peu son identité. Puis, il disparaît aussi mystérieusement qu’il était apparu… On apprendra le lendemain qu’un voisin victime d’une crise cardiaque est demeuré presque trois quarts d’heure entre la vie et la mort. Il racontera par la suite que pendant sa mort, il avait discuté avec un bébé…

Commentaires

Les textes franchement ratés ont un avantage sur les textes seulement médiocres, c’est que par l’effet grossissant d’une erreur flagrante, ils nous permettent souvent de mettre en évidence les mécanismes de l’écriture de fiction, mécanismes normalement invisibles quand le texte est bien écrit. C’est un peu comme les effets spéciaux au cinéma : quand ils sont réussis, on ne les voit pas.

« Le Mort » est un texte en je, écrit du point de vue d’un bébé de moins de deux ans, ce qui pose une intéressante question quant à l’écriture : un bébé qui ne sait pas parler peut-il être narrateur d’un texte ? La littérature démontre que c’est tout à fait possible : combien d’auteurs ont fait parler des animaux, des immeubles, voire même des trous noirs ?

Dans des cas semblables, l’auteur doit se poser la question : si un bébé (ou un animal, ou un trou noir) pouvait parler, de quelle façon s’expri­merait-il pour que le lecteur accepte que le texte imaginé soit une traduction valable de ses pensées, pour que le lecteur croie au texte ?

Il n’y a pas de réponse magique : c’est à chaque auteur de trouver sa manière, au cas par cas… Une chose est certaine, ce n’est pas avec des phrases comme « Des tonnes de questions défilèrent à une vitesse supra-luminique dans ma petite tête d’enfant unique » qu’on va me faire croire que c’est un bébé qui parle. Alors, si on ne croit pas au narrateur, comment peut-on croire à la nouvelle ?

Malgré une idée de base intéressante, « Le Mort » est donc un texte raté.

Désolé. [JC]

  • Source : L'ASFFQ 1989, Le Passeur, p. 129-130.