À propos de cette édition

Éditeur
Hurtubise HMH
Titre et numéro de la série
Dan Rixes
Titre et numéro de la collection
HMH Jeunesse
Genre
Science-fiction
Longueur
Roman
Format
Livre
Pagination
163
Lieu
LaSalle
Année de parution
1992
ISBN
9782890459281
Support
Papier

Résumé/Sommaire

En Israël, l’explosion d’une bombe électromagnétique à effets vibratoires provoque la réification des intentions de prières contenues dans le Mur des Lamentations. Ces formes-pensées s’échappent et menacent le monde entier. Dan Rixes, le héros, magicien reconnu internationalement, est interpellé en rêve par le fantôme du père François. Son amie journaliste, Nathalie Laurent, l’invite à s’impliquer dans le mystère entourant ce phénomène. Il consulte ses amis et guides du futur, Cheng et Ella, qui lui révèlent l’issue possible de son intervention. Décidé à changer ce futur virtuel et catastrophique, il commence ses investigations.

Avec Nathalie et Hyman, un étudiant musulman, il part à la recherche d’un lieu que le père François lui a montré en rêve. Ils le découvrent tout près de la mer Morte, région de Qumrân où, après s’être engouffrés dans un tunnel dans la pierre, ils trouvent un gouffre sans fond. Seul Dan continue. Ayant gravi une paroi, il vainc un démon, s’engage dans un second couloir qui le conduit tout droit à l’être supérieur, minéral, avec qui il s’harmonise. De cette harmonie partent des rayons de lumière qui vont dehors convertir en bien les vilaines formes-pensées. Dan vit ensuite une expérience de transcendance : il est, comme Dieu, omniprésent dans l’univers et assiste à la conversion religieuse des peuples. Il revient à lui, apparaît à ses amis qui le trouvent métamorphosé.

Commentaires

Alain Marillac, auteur de ce petit roman, nous présente une série d’aventures qui mettent en vedette Dan Rixes, à la manière des Bob Morane d’Henri Vernes. Cependant, dans Le Mur des volontés, tous les personnages, y compris le héros, sont accessoires. Dan Rixes fait figure de sauveur, figure quasi christianique : un élu (son état de veilleur ou de gardien), choisi par un au-delà, qui prend sur lui les fautes humaines et qui les rachète au prix d’une descente aux enfers de laquelle il ressort métamorphosé (ou transfiguré : « ses pupilles étaient presque blanches, ses cheveux avaient poussé d’un coup, son teint était foncé et il semblait émaner de lui une insolite lueur sous-cutanée. » (p. 148)) D’ailleurs, malgré la grande attirance qu’il éprouve pour Nathalie, jamais Dan ne va plus loin avec elle.

Nathalie Laurent est le faire-valoir de Dan, celle par qui passent les préoccupations terre-à-terre du genre « quand est-ce qu’on mange ». On trouve aussi plusieurs individus qui vont aider ou nuire au dessein imposé à Rixes. Le thème principal de cette histoire est le Destin irrémédiable, qu’on peut soudainement changer, mais qui ne demeure qu’une nouvelle forme de fatalité subie. Destin qui impose aussi à l’auteur un style parfois éthéré, philosophique, qui ne convient pas toujours au public visé par la collection.

Mélange de science-fiction (véhicule extraterrestre, voyage dans le futur, nouvelles technologies) et de fantastique (liquide qui fait traverser les murs, réification d’intentions de prières, monde supranormal (être-Dieu, démons), apparition/disparition…), l’œuvre de Marillac franchit difficilement le mur de la logique (volontairement ?). L’auteur installe la figure de l’éternel retour mais semble s’y perdre lui-même. Ainsi Dan est transporté dans le futur où on lui explique qu’il y est déjà venu dans les mêmes circonstances. Deux lignes temporelles semblent donc être tracées, séparées par deux cent dix ans. Dan en est donc à sa deuxième visite, pour la même intention, le même mystère à résoudre que la première fois. Comment a-t-il pu y avoir une première fois ? Cela n’est pas expliqué.

Marillac réussit toutefois à dépayser le lecteur (comme y arrivait aussi Vernes) : Mur des Lamentations, mosquée d’Omar, Jérusalem, mer Morte, Ordre des Templiers, gouffre de démons, langue hébraïque, traditions et symboliques musulmanes, etc. Cependant, il le perd tout à la fois dans les méandres du sens étalés au fil de la narration : qui trop embrasse, mal étreint. [FL]

  • Source : L'ASFFQ 1992, Alire, p. 123-124.

Références

  • Anonyme, Littérature québécoise pour la jeunesse 1992, p. 22.
  • Meynard, Yves, Lurelu, vol. 15, n˚ 3, p. 25.
  • Montpetit, Charles, Solaris 103, p. 51.