À propos de cette édition

Éditeur
imagine…
Genre
Science-fiction
Longueur
Nouvelle
Paru dans
imagine… 46
Pagination
23-34
Lieu
Montréal
Année de parution
1988
Support
Papier

Résumé/Sommaire

La narratrice obtient de passer une semaine au musée de Psal, toutes dépenses payées. Elle visite chacun des édifices situés sur le territoire du musée en finissant par celui du centre dont l’intérieur, constitué d’une voûte immense et haute, est complètement vide.

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Commentaires

En lisant ce résumé, vous penserez sûrement : « Quel texte banal ce doit être ! » D’une certaine façon, c’est vrai. « Le Musée de Psal » emprunte le ton d’un récit de voyage où sont consignés les faits et gestes quotidiens d’une personne qui visite un endroit pour la première fois. Quelques nota­tions indiquent la nature des préoccupations de la narratrice qui semble accueillir ce voyage d’abord et avant tout comme une occasion de s’évader de ses tâches familiales : « J’ai donc pu choisir une aide ménagère de pre­mière classe. […] Je pars donc en toute tranquillité. […] Pas de biberon la nuit, pas de marché, pas de vaisselle : quel luxe inouï ! » Ceux qui ont lu les notes d’Esther Rochon sur la genèse de son œuvre romanesque ne manqueront pas de recevoir ce texte comme un compte rendu à peine transposé de ses séjours aux États-Unis dans des centres bouddhiques pour s’y ressourcer.

« Le Musée de Psal » se rattache néanmoins à l’un des thèmes majeurs explorés dans plusieurs nouvelles de l’auteur : la recherche du centre. Il s’agit en fait d’une version plus simple, plus terre à terre, d’une quête qui prenait une dimension beaucoup plus philosophique dans « Le Traversier » ou dans « Le Labyrinthe ». Le dernier édifice que visite la narratrice est, comme par hasard, celui du centre, les autres étant situés aux quatre points cardinaux. Et, comme par hasard, cet édifice est vide.

La conclusion met en valeur l’enseignement bouddhique et prône le détachement. L’Homme n’a pas besoin de la science et de la technologie (thématique du premier édifice), du jeu de la représentation sociale et des mondanités, voire de l’amour (symbolique du bal donné dans le second bâtiment), des arts (troisième pavillon) ni de la guerre (thème de l’expo­sition du quatrième édifice) pour vivre. L’Homme n’a besoin que de rentrer en lui-même, de se recueillir sur sa vie intérieure, principale source du sens et de la richesse de son existence.

Il n’y a jamais eu beaucoup d’action dans les textes d’Esther Rochon mais cette fois, c’est le degré zéro. Cette déambulation dans le musée de l’organisation sociale ne comporte aucun véritable moment fort. « Le Musée de Psal » demeure un texte intéressant mais mineur pour les inconditionnels d’Esther Rochon. Les autres feraient mieux de s’abstenir. [CJ]

  • Source : L'ASFFQ 1989, Le Passeur, p. 184-185.