À propos de cette édition

Langue
Français
Éditeur
XYZ
Genre
Fantastique
Longueur
Nouvelle
Paru dans
XYZ 38
Pagination
65-69
Lieu
Montréal
Année de parution
1994
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Un type veut se débarrasser d’une ritournelle qui lui trotte dans la tête. Il la projette, mais elle revient toujours. Il réussit à mourir sans elle. La ritournelle le retrouve, mais il la fait entrer dans un arbre. Lui s’enfuit dans l’océan. Il finit par s’ennuyer de la ritournelle. Il retourne à l’arbre. Elle est près d’un buisson et s’ennuie elle aussi. Ils s’observent, puis la ritournelle prend la forme d’un soleil et se désagrège.

Autres parutions

Rééditions Traductions Anglais

Commentaires

J’ai beaucoup apprécié ce texte de Daniel Paradis. D’ailleurs, je ne dois pas être la seule. Il a reçu le Prix de la meilleure plume lors du Concours de nouvelles XYZ 1994. Tout le monde a déjà eu un air dans la tête, une ritournelle dont nous voudrions bien nous défaire mais qui reste toujours, qui nous quitte de courts instants pour mieux revenir. C’est ce que décrit l’auteur dans ce texte. Cependant, ici, la ritournelle est matérielle : on peut la projeter, on la voit. Elle est même dotée d’intelligence, de sentiments et de mémoire. Déjà, cette idée de concrétiser la musique m’enchantait. Paradis réussit à créer de belles images, par exemple lorsque la ritournelle entre dans un arbre. Les araignées transforment leurs toiles en harpes, les feuilles frémissent et les racines veulent danser. Des images naïves, qui peuvent peut-être être insupportables pour certains, mais qui, dans mon cas, m’ont séduite. Le texte est aussi empreint d’un certain humour : « Il fit ce que font tous les morts juste après être morts et, après s’être acquitté de ces formalités » ou encore : « Aussi notre homme vécut-il le reste de sa vie la tête tranquille et agréablement vide. »

Outre le sujet, c’est l’écriture de ce texte qui m’a d’abord captivée. L’écriture est toute légère, flottante, comme se sent le bonhomme dans sa mort et comme, probablement, la ritournelle qui voyage. En lisant le texte, j’ai eu l’impression que les mots dansaient sur l’air de la ritournelle. Un effet très réussi. Un court texte, très simple, mais très charmant, voire touchant pour les âmes sensibles, qui m’a fait passer un très bon moment. [LA]

  • Source : L'ASFFQ 1994, Alire, p. 138.