À propos de cette édition

Éditeur
Asticou
Titre et numéro de la collection
Jeunessatout
Genre
Fantasy
Longueur
Novella
Format
Livre
Pagination
165
Lieu
Hull
Année de parution
1988
ISBN
2891980840
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Les jeunes Jocelyn, Jean-François et Marc sont mis sur la piste d’un mystère par le grand-père de ce dernier. L’énigme concerne un château, Chimbersley, et cinq maisons qui le voisinent dans le village d’Adoy. Avec Ney et Maurice, deux vieux amis du grand-père, ils se mettront en quête d’un trésor ayant appartenu au baron Anagor. Un grimoire et cinq sabres, qu’ils devront d’abord trouver un par un, les mèneront à cette découverte. De mystérieux messages, dont certains écrits par une main invisible, et des apparitions du baron médiéval les guideront dans leur quête.

Commentaires

Le roman a été publié dans la collection Jeunessatout, qui se voulait un banc d’essai pour les auteurs de moins de dix-huit ans. Effectivement, Sylvain Gagné en avait quatorze lorsqu’il a écrit Le Mystère des cinq sabres. Écrire un roman à cet âge, c’est déjà exceptionnel, comme le sait quiconque fréquente un peu le milieu scolaire. Toutefois, cela ne donne pas nécessairement une œuvre exceptionnelle : le roman n’est pas très bien bâti, il est tissé d’invraisemblances.

L’intrigue met du temps à démarrer. L’introduction de Jocelyn au petit club d’amis qui ont comme repaire une plate-forme dans un arbre, puis les dialogues inutiles et les déplacements narrés avec trop de détails, reportent au chapitre 5 les premiers « événements mystérieux ». À l’opposé, il y a surabondance de péripéties dans le dernier tiers, de sorte que le roman est mal équilibré : il aurait fallu élaguer au début et donner plus de substance aux épisodes finaux.

Mais ce qui marque davantage le roman, c’est l’influence évidente des « Livres dont vous êtes le héros » : les péripéties ont quelque chose d’aléatoire (au sens propre : elles ne semblent déterminées que par un jet de dés), vraisemblance et cohérence sont remplacées par l’arbitraire.

Les clichés abondent, causant maintes invraisemblances. Château, baron et malédiction se succèdent dans un contexte qui n’est pas défini : à voir agir et parler les jeunes héros, à voir les noms de personnes et de lieux, on se croirait au Canada, mais il n’y a eu ici ni Moyen Âge, ni châteaux forts, ni barons guerriers. À côté de cela, les autres invraisemblances sont mineures : des hommes mûrs ou vieux, partageant les jeux et les excursions de gamins de treize ans, par exemple.

Une carte, « les contrées du Maudasque », accompagne le roman. Il n’y a toutefois pas de légende, de sorte qu’on repère difficilement la grotte des Êtres de Glace, le royaume d’Yrvanalus, la contrée des Patonis, les collines Sans Lune, toutes régions du monde second où les héros complètent leur quête.

Quoi qu’il en soit, il ne s’agit pas ici d’éreinter un jeune auteur qui, en 1988, en était à ses débuts. On a vu de ses aînés qui ne faisaient pas beaucoup mieux et dont les romans étaient publiés aussi. Sylvain Gagné, pour sa part, s’il avait voulu poursuivre une carrière littéraire, aurait eu à travailler beaucoup pour échapper à l’influence combinée du dessin animé télévisé, du jeu de rôles et du livre interactif. [DS]

  • Source : L'ASFFQ 1990, Le Passeur, p. 310-311.