À propos de cette édition

Éditeur
De la Paix
Titre et numéro de la collection
Ados/Adultes - 3
Genre
Science-fiction
Longueur
Novella
Format
Livre
Pagination
130
Lieu
Saint-Alphonse-de-Granby
Année de parution
1998
ISBN
9782921255592
Support
Papier
Illustration

Résumé/Sommaire

Des objets étranges sont découverts sur une île aux confins de la Terre de Feu. L’anthropologue mexicain Fuente del Saber qui est en train de la prospecter fait aussi état de phénomènes bizarres. Il en informe son ami et collègue Ricardo Pregunta, un physicien qui s’occupera de monter une expédition de renfort, car sa curiosité est piquée par ce que Fuente del Saber rapporte de phénomènes qui affectent la force de la gravité. Cependant, Pregunta devra affronter l’incrédulité de la faculté, car son ami lui a fait parvenir un fossile qui semble montrer un cadran de téléphone !

Des brouillards entourent l’île et l’expédition attend leur disparition avant d’aborder. En retrouvant Fuente del Saber, Pregunta découvre que pour celui-ci, le temps semble s’être arrêté tant que les brumes ont caché l’île. Le physicien entreprend alors la lecture du journal tenu par l’anthropologue et apprend ainsi quelles curieuses découvertes Fuente del Saber a effectué : fossiles anachroniques, orages électromagnétiques aux manifestations gravitationnelles, galerie de mine et mirages temporels.

Lorsque l’expédition répète les investigations de l’anthropologue, l’un des chercheurs vieillit d’un coup pendant un orage électromagnétique et Ricardo Pregunta découvre une crypte attenante à la galerie de mine. Les objets semblent se fossiliser instantanément durant ces étranges orages, tandis qu’au cœur du phénomène s’ouvre un pont spatio-temporel qu’un savant aventureux pourrait emprunter pour aboutir… où ? L’expédition prend fin lorsque Fuente del Saber disparaît justement à une semblable occasion.

Commentaires

Régulièrement, des romans de science-fiction pour jeunes sortent qui démontrent que la culture scientifique des auteurs québécois est le plus souvent un immense fatras mal digéré. C’est le cas du petit livre de Braitstein. L’auteur mêle allégrement des cas avérés de déprédations environnementales dans le passé, une certaine compréhension des ponts spatio-temporels, une incompréhension totale de la nature des fossiles et un amalgame injustifié entre effet de serre et trou dans la couche d’ozone.

Néanmoins, comme il faudra lire le tome suivant pour découvrir la clé des mystères principaux, c’est difficile d’aller au fond des choses pour ce qui est de la vraisemblance scientifique.

Pourtant, le reste du roman ne se distingue pas non plus par son aptitude à retenir l’intérêt du lecteur. Un témoignage de Ricardo Pregunta compose l’essentiel de la narration, entrecoupée d’un extrait du journal personnel de Fuente del Saber et du récit d’un troisième personnage. Le fil de l’histoire est donc interrompu par trois retours en arrière, et on a droit en prime à une pénible scène liminaire à l’université. Braitstein prouve qu’il a dû connaître son lot de réunions départementales houleuses lors de son passage à l’UQAM, mais l’intérêt dramatique de ce chapitre est réduit.

En général, c’est la principale faiblesse de ce livre : la construction est bancale et l’intrigue est brouillonne, s’éparpille et ne retient guère l’attention des lecteurs. Les péripéties sont télégraphiées et ne tiennent pas toujours leurs promesses. Les personnages de savants, une fois sur l’île mystérieuse, sont trop nombreux et trop semblables. C’est à peine si Fuente del Saber lui-même se détache du groupe. Avant tout, il manque un certain suspense aux rebondissements, car le lecteur ne craint jamais pour le sort des personnages. La situation est tellement floue qu’il est loin d’être clair si la disparition de Fuente del Saber à la faveur d’un orage électromagnétique doit susciter l’inquiétude. Et on ne sait pas non plus si on doit espérer qu’il rapportera des réponses percutantes…

Plus les lecteurs sont jeunes, plus ils sont indulgents, moins par magnanimité que par manque d’expérience. Mais il leur faudra une solide dose de générosité pour trouver de l’intérêt aux aventures floues des personnages de ce roman. Et je doute qu’ils insisteront pour lire la suite. [JLT]

  • Source : L'ASFFQ 1998, Alire, p. 42-43.

Références

  • Spehner, Laurine, Lurelu, vol. 22, n˚ 1, p. 30.