À propos de cette édition

Langue
Français
Éditeur
imagine…
Genre
Science-fiction
Longueur
Nouvelle
Paru dans
imagine… 52
Pagination
41-56
Lieu
Sainte-Foy
Année de parution
1990
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Sur la rive de la Nouvelle-Avalon, Lise, princesse du royaume et unique survivante après l’invasion meurtrière des soldats de l’Alliance, assiste à la mort d’un cargo, cyborg de cétacé et de navire de guerre. Du cargo échoué émerge un soldat gravement blessé. Lise le soigne et le ramène à la vie. Le soldat guérit très rapidement : son corps a été profondément remanié par la science de ce futur lointain. Aussitôt guéri, sans le moindre remerciement pour la Princesse, il retourne au cargo pour y récupérer des embryons de soldats. Écoeurée par cette guerre qui ne finira jamais, Lise tue le soldat et détruit les embryons jusqu’au dernier.

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Commentaires

Avec cette excellente nouvelle, Meynard confirme plus que jamais sa polyvalence, son imagination, sa maîtrise de l’écriture, en un mot, son talent.

D’une certaine manière, « Nausicaä » reprend ce décor d’un navire-poisson habité par des humains, décor déjà utilisé par Meynard dans sa nouvelle « Les Hommes-Écailles », parue l’an dernier dans le collectif Sous des soleils étrangers, aux Publications Ianus. Mais si « Les Hommes-Écailles » était un texte apparenté à la fantasy, ce texte-ci est plus franchement science-fictionnel. Peut-être pas par l’atmosphère – la Nouvelle-Avalon est bien aussi baroque que le monde des Hommes-Écailles – mais par la conjoncture. Le futur représenté est lointain, mais il n’en reste pas moins qu’il s’agit toujours de la Terre. La longue (et hallucinante) scène où le soldat tente de sauvegarder une partie du cargo témoigne aussi de l’angle technologique donné au texte, de son esprit SF.

On aura noté le rapprochement que Meynard fait entre guerre et masculinité. Dans ce monde futur, les hommes n’ont plus besoin des femmes pour se reproduire. Il est même sous-entendu que la Princesse est stérile : par extrapolation, doit-on conclure que toutes les femmes sont stériles, que leur rôle de procréatrice a été évacué par la technologie ? La même technologie qui permet de créer des soldats sur mesure, pour que les mâles puissent poursuivre un stérile et éternel jeu de guerre, poussant jusqu’à la folie les pulsions agressives, dites masculines. (Et comme si ce n’était pas assez clair, Meynard représente comme seule soldate une amazone aux seins mutilés, qui a donc renoncé à sa féminité.)

« Nausicaä » n’est pas qu’un excellent texte de science-fiction, c’est un puissant réquisitoire contre la guerre et la folie des hommes. Le thème n’est pas neuf, soit, mais il suffit de regarder le téléjournal pour se rendre compte qu’il est malheureusement toujours d’actualité. [JC]

  • Source : L'ASFFQ 1990, Le Passeur, p. 133-134.