À propos de cette édition

Éditeur
Stop
Titre et numéro de la collection
Jeunesse
Genre
Fantastique
Longueur
Nouvelle
Paru dans
Évasion
Pagination
43-54
Lieu
Montréal
Année de parution
1992
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Tout au long de sa vie, Rosaire a gardé le silence sur un événement qui s’est produit pendant son enfance. Maintenant que sa sœur Édith vient de mourir après avoir passé quarante-sept années chez les religieuses de Sainte-Croix, il sent le besoin de raconter le miracle qu’elle a accompli, enfant, en juillet 1937.

Autres parutions

Commentaires

« Neige de juillet » surprend dans la production actuelle en abordant un sujet passé de mode depuis longtemps : les miracles. La nouvelle de Trudel raconte en effet comment la petite Édith a conservé le corps de son petit frère mort en pleine canicule jusqu’au retour du père, quelques jours plus tard. Elle s’est enfermée dans la chambre où reposait le cadavre de Pierrot et a abaissé la température sous le point de congélation afin de préserver le corps de la putréfaction.

Contrairement aux récits édifiants de naguère, cette relation d’un miracle dont personne en dehors de la famille immédiate n’a eu vent ne verse pas dans l’apologie religieuse. Avec sobriété, le narrateur rappelle les faits sans chercher à impressionner son entourage. Cette humilité tranche avec le cirque médiatique et l’esprit mercantile qui ont souvent entouré la révélation de miracles comme à Lourdes ou à Fatima.

Sylvain Trudel nous livre ici un texte mystique dans lequel le sens du sacré relève de l’expérience personnelle et se vit au plus intime de l’être. « Neige de juillet » est un récit dont l’authenticité ne se dément jamais, un récit écrit dans une langue poétique avec juste ce qu’il faut de ferveur et de grâce pour enlever toute envie de tourner en ridicule les faits rapportés. Avouons qu’il s’agit là d’un tour de force en cette époque de tiédeur religieuse.

Ce faisant, Sylvain Trudel brosse un autre aspect du monde de l’enfance dont il s’est fait le peintre remarquable dans ses premiers romans. Je me souviens encore avec émotion de son deuxième roman, Terre du roi Christian, qui m’a ébloui il y a quelques années. Un jeune auteur qui possède déjà une voix personnelle et qui mérite d’être lu. Il s’inscrit tout naturellement dans la lignée des écrivains catholiques de la trempe de François Mauriac et de Georges Bernanos. [CJ]

  • Source : L'ASFFQ 1992, Alire, p. 191-192.