À propos de cette édition

Éditeur
Le Sabord
Genre
Science-fiction
Longueur
Nouvelle
Paru dans
Le Sabord 27
Pagination
30-32
Lieu
Trois-Rivières
Année de parution
1991

Résumé/Sommaire

Debout dans un salon éclairé par des néons roses et bleus, en attendant une navette pour une destination inconnue, Sinishi Yoro relit trois lettres destinées à une belle et mystérieuse jeune femme appelée Vernale. À travers ces trois lettres, Sinishi revit les étapes du grand amour de sa vie, un amour impossible. Il finit par effacer les trois lettres jamais envoyées et s’en va.

Commentaires

Ce récit est une belle et triste histoire d’amour impossible sur toile de fond futuriste, dans la lueur bleue et rose de néons glacés… Tout en nuances, cette nouvelle prenante nous raconte une vie, une vie amoureuse gâchée, le déchirement des amours-passions impossibles, tout cela à travers trois lettres affichées sur l’écran d’un ordinateur, trois lettres jamais envoyées mais qui résument en quelques lignes le drame passionnel de Sinishi Yoro.

Les passages narratifs et descriptifs alternent avec le contenu des lettres qui forment le corps de la nouvelle. Chaque étape est soigneusement évoquée : la longue et indéfectible amitié pour une femme désirée, belle mais inaccessible parce que beaucoup plus jeune, le déchirement de la séparation, puis l’inévitable, sa rencontre avec un amant de son âge et la souffrance muette de Sinishi Yoro, incapable d’envoyer ses lettres.

Il y a beaucoup de non-dits dans cette nouvelle qui laisse l’imagination du lecteur élaborer des circonstances jamais évoquées. Qui est Vernale ? Pourquoi est-elle partie ? Qu’est-elle devenue ? Autant de questions sans réponses. Et à la toute fin, cette image : «… les feux glacés de la ville » qui font écho aux sentiments de Sinishi Yoro. « Une dernière fois il cherche, en lui-même, une braise ultime qui rougeoierait encore pour Vernale, mais il n’en trouve pas. »

Peu d’action, serait-on tenté de dire mais est-ce vrai quand il s’agit d’amour ? « L’amour, le désamour, le désir, l’amertume… Tout cela consume tranquillement les vies, telles des flammes aux couleurs vives ou glacées. » Une lecture d’hiver… la chaleur des sentiments contrastant étrangement avec le froid glacial du décor futuriste. [NS]

  • Source : L'ASFFQ 1991, Le Passeur, p. 161-162.

Prix et mentions

Grand Prix de la science-fiction et du fantastique québécois 1992