À propos de cette édition

Éditeur
Les Publications Ianus
Genre
Science-fiction
Longueur
Novelette
Paru dans
Sous des soleils étrangers
Pagination
11-31
Lieu
Laval
Année de parution
1989
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Linda Rose Mercier est projetée dans un monde intermédiaire où elle doit trouver le passage menant à d’autres mondes. Elle fait la rencontre d’une sorcière, Risehlinde, venue dans ce monde par mégarde, et toutes deux se mettent à la recherche de cette porte. Avant de revenir dans leur monde respectif, les deux femmes décident d’échanger leur identité.

Commentaires

« Les Noms de l’oubli » est une nouvelle ambitieuse, surprenante à plus d’un titre, mais pas complètement réussie. Il faut néanmoins féliciter Francine Pelletier d’avoir eu le courage et l’audace de quitter son univers familier – Asterman, Arkadie et les autres colonies de l’espace – pour un univers étranger et nouveau.

L’intérêt de cette nouvelle, du moins dans la production québécoise, réside dans cette rencontre d’une société marquée par la technologie et d’un monde archaïque dominé par la magie. En se croisant, Linda Rose et Riseh­linde (dont le nom inversé indique bien le lien qu’elle entretient avec Linda Rose) opèrent la jonction de la science-fiction et de la fantasy.

L’argument de la nouvelle de Francine Pelletier rappelle l’univers du pont du froid développé par Élisabeth Vonarburg dans plusieurs de ses textes. Toutefois, les thèmes traités dans « Les Noms de l’oubli » appartien­nent en propre à l’œuvre de Francine Pelletier. L’amitié et la solidarité féminine, la quête de l’identité, la conquête de l’autonomie et la capacité de s’opposer avec discrétion au pouvoir de toute nature, scientifique ou politi­que, constituent les principaux ingrédients de la trame narrative.

Par des allusions très fugitives, l’auteure explique adéquatement com­ment Risehlinde et Linda Rose se sont retrouvées dans ce monde inter­médiaire, sorte de no man’s land entre le monde des vivants et le royaume des morts croit la sorcière, entre deux univers tout aussi réels l’un l’autre lui apprend la scientifique. Francine Pelletier ne parvient pas toutefois à justifier la présence de Bélouga, être dépourvu de bras et de jambes qui accompagne Linda Rose. Le mystère plane sur ce personnage. S’agit-il d’un collègue appelé Justin qui participerait à l’expérience ? Il n’a aucune utilité dramatique, sinon peut-être de révéler à l’héroïne l’ambiguïté des inten­tions des hommes de science qui dirigent l’expérience et les dangers qu’elle représente.

Il y a beaucoup plus de zones grises et obscures dans cette nouvelle que dans les textes précédents de Francine Pelletier. Cela n’est pas de nature à diminuer son intérêt et à réduire son importance, bien au contraire. [CJ]

  • Source : L'ASFFQ 1989, Le Passeur, p. 157-158.