À propos de cette édition

Éditeur
RupTures
Genre
Fantastique
Longueur
Courte nouvelle
Paru dans
RupTures 4
Pagination
109-110
Lieu
Montréal
Année de parution
1993

Résumé/Sommaire

Une noyée revient sur terre pour retrouver son amour qui l’attend. Cependant, la noyée se rend compte qu’une « fumée d’oubli » se dresse entre les deux amoureuses, que sa mémoire disparaît, qu’elle n’a même plus le souvenir d’elle-même. Ne reste que la conscience de sa propre mort.

Première parution

Mort du noyé (La) 1987

Autres parutions

Commentaires

C’est un très beau texte poétique que nous offre ici Gloria Escomel. Une femme, noyée, tente de retrouver Maud. Cependant, sa mémoire lui échappe peu à peu. D’abord, elle n’est plus certaine de la couleur des yeux de Maud, les seuls yeux qu’elle a aimés. Elle perd ensuite la compréhension de la langue. Réalisant son sort, elle veut retourner à la mer, où son corps est demeuré, mais elle ne peut pas. Elle finit par comprendre qu’elle hantera désormais ces lieux, sans trop savoir pourquoi. La mort, c’est donc l’oubli.

La nouvelle est très bien écrite. On se retrouve à la limite du monde réel et d’un univers où toute frontière disparaît, où tout repère s’effrite, même la mémoire. Le style de l’écriture crée une atmosphère chargée d’émotion. L’utilisation constante du présent nous ancre dans le texte et rend ainsi la narration doublement efficace. Le résultat est très plaisant à lire, même si ce qu’on nous décrit est plutôt désagréable. Quelle sensation horrible que cette dépossession progressive de soi ! Pire, la conscience de cette dépossession. Mais Escomel n’insiste pas sur l’horreur de la chose. Il s’en dégage plutôt un sentiment d’une vague langueur, d’une mélancolie, qui devient poignante pour le lecteur adepte du courant romantique du XIXe siècle comme moi…

Le texte de Gloria Escomel est très réussi. L’auteure traite d’un sujet souvent utilisé (ce qui se passe après la mort), mais elle le fait de manière tout à fait saisissante et authentique. [LA]

  • Source : L'ASFFQ 1993, Alire, p. 84-85.