À propos de cette édition

Éditeur
Stop
Genre
Fantastique
Longueur
Nouvelle
Paru dans
Stop 151
Pagination
97-104
Lieu
Montréal
Année de parution
1997
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Avant, il était normal, jusqu’à ce qu’il se mette à sentir cette odeur, à demander à ses proches si, eux aussi, ils la sentaient. Non, ils ne la sentent pas. Et pourtant, voilà qu’elle envahit tout, qu’elle le submerge, lui occasionne des cauchemars, le pousse à fuir alors qu’elle le précède où qu’il aille. En désespoir de cause, il se rend chez un vieil oncle, inventeur farfelu. C’est là que, devant un miroir olfactif, le narrateur s’aperçoit que l’odeur suinte de sa propre personne, et qu’il vaut mieux qu’il se cache avant que tous le poursuivent…

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Commentaires

Voilà une nouvelle qui pourrait servir de modèle à tous ceux qui, à partir d’une idée simple, veulent écrire un texte fantastique.

Le style est limpide – il coule de source, dirait le cliché. Les enchaînements sont souples, les gradations bien contrôlées et les images, ma foi, toujours personnelles et originales. D’un point de départ tout à fait anodin – une odeur qui s’immisce dans l’entourage du narrateur –, Laurent Chabin tisse avec brio un fil de pensée en exploitant les moindres recoins de son imaginaire pour aboutir à un point culminant, l’exclusion du narrateur de la société humaine, puis le dépasser en introduisant le concept de la négation même de son humanité.

Cette écriture, remarquablement maîtrisée, rappelle les plus beaux textes de Somcynsky – mieux connu maintenant sous le nom de Somain –, reconnu pour la fluidité de son style. Quant aux enchaînements, d’une logique irréprochable, comparons-les à ceux d’un Alain Bergeron, pour ne nommer qu’un auteur d’ici réputé pour sa rigueur narrative. Et, pour la force du développement et l’opiniâtreté du propos, j’oserais croire qu’« Odeur » n’aurait pas détonné dans le corpus de Guy de Maupassant, le maître français de la nouvelle. C’est dire, n’est-ce pas, mon admiration pour ce texte !

Je me permettrai cependant un reproche : le final, précipité – le départ de chez l’oncle, la vitesse avec laquelle le narrateur saute à la conclusion… –, enlève un peu au plaisir de lecture. Mais dans l’ensemble, donc, une des belles nouvelles fantastiques que j’ai lues cette année, preuve que Laurent Chabin est un auteur à suivre de près. [JPw]

  • Source : L'ASFFQ 1997, Alire, p. 57-58.