À propos de cette édition

Éditeur
Stop
Genre
Fantastique
Longueur
Courtes nouvelles
Paru dans
Stop 136
Pagination
11-17
Lieu
Montréal
Année de parution
1994
Support
Papier

Résumé/Sommaire

1. L'Œuf et l'enfant — Le narrateur reçoit d’un mystérieux enfant un œuf qui le fascine aussitôt. Il tente de percevoir ce qui se cache à l’intérieur par l’imagination, et au fil des semaines apparaît un tatouage sur son bras.

2. Rue des Pertuis — Au fil d’une conversation téléphonique, la narratrice s’inquiète du sort de son amie Léa, qui a trouvé chez elle une étrange sphère. Elle se rend chez Léa et arrive juste à temps pour voir une gigantesque sphère au-dessus de la maison. La sphère est embrochée par une tige métallique, puis disparaît avec la maison.

3. Les Petits Maîtres — Jean et Paul jouent avec une planète miniature que l’on croit d’abord être une simple boule de glace. Mais quand Paul replace l’objet sur son axe, les habitants de la planète se retrouvent à contempler un univers bouleversé.

Commentaires

Il est de ces textes qu’on ferait mieux de ne lire qu’une seule fois. Si l’imagination de l’auteure est séduisante de prime abord dans ces textes, on doit constater que les divers éléments ne tiennent pas vraiment ensemble. Au plus haut niveau, les trois textes ne forment pas un tout cohérent malgré cette image de sphère embrochée que l’on retrouve dans les deux derniers morceaux et que l’on aurait pu croire signifier une unité sous-jacente. Ce qui n’est pas un problème majeur, d’accord.

Par contre, les éléments qui composent chacun des trois textes ne s’assemblent pas mieux. Ainsi cette description de la sphère que Léa trouve chez elle, qui sort (la description) apparemment de nulle part. Ou les commentaires de Léa sur les rumeurs au sujet de ces petites boules, contredits par la narratrice à la fin du texte quand elle affirme que tout le monde niera ou oubliera la disparition d’une quatrième maison de suite. Ou les commentaires de Jean et Paul qui tout à coup virent à un style très littéraire ; on suppose que cela sous-entend l’interférence d’une réalité plus profonde ou d’une autre personnalité, mais aucun autre élément ne vient étayer cette hypothèse. Ou le comportement du narrateur du premier texte qui demeure obsédé par l’œuf pendant des semaines au point de ne plus travailler sans que cela ne semble avoir d’incidence sur son emploi, lui qui affirmait pourtant être pris par des tâches très importantes.

Je crois comprendre que pour bien des lecteurs, là n’est pas l’intérêt de ces textes ; qu’on pourrait me reprocher une approche bêtement rationaliste d’une œuvre artistique qui joue sur un imaginaire plus libre. Je dirais que je me sens un peu comme un habitué des numéros de jonglerie qui contemple une artiste jeter en l’air une série d’objets variés… pour les laisser ensuite retomber n’importe comment, car seul le lancer des objets faisait partie du numéro : de mon point de vue, il manque quelque chose. C’est vraiment trop facile. [YM]

  • Source : L'ASFFQ 1994, Alire, p. 172-173.