À propos de cette édition

Éditeur
Médiaspaul
Titre et numéro de la collection
Jeunesse-pop - 104
Genre
Science-fiction
Longueur
Novella
Format
Livre
Pagination
154
Lieu
Montréal
Année de parution
1995
ISBN
9782894203033
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Joail-9 est un astre particulier, complètement minéral, recouvert en partie par une forêt de cristaux d’une beauté époustouflante. La compagnie d’exploration Syridar a pris possession de la planète et y a construit J2, un petit village à proximité de la forêt de cristaux.

C’est là que Lysia Wen, une jeune zoologiste, travaille à adapter des spécimens fauniques importés de plusieurs mondes différents à l’environnement inhospitalier de Joail-9. Les animaux, de même que certains villageois, deviennent mystérieusement agressifs malgré leur nature habituellement paisible.

Pendant ce temps, David Colin est expulsé de son école parce qu’on a découvert qu’il est télépathe et qu’on le soupçonne, à tort, d’avoir triché pour obtenir ses résultats presque parfaits. En échange de son retour à l’école, on lui demande d’aller enquêter sur les événements étranges sur J2 pour le compte de Syridar. J2 est en effet en quarantaine depuis que les villageois y ont déclenché une véritable insurrection, tuant sans merci tous ceux qui s’opposaient à la vague de violence. Accompagné de son père, d’un mystique nommé Maher Janipur et de Golem, David s’aventure dans J2, qui a été déserté, sauf par Avelyne Staeder, une fillette atteinte de déficiences mentales, mais qui a été épargnée par la folie collective.

Le groupe décide d’explorer la forêt de cristaux, où se sont apparemment dispersés les villageois. Ils y font la découverte d’un poste d’observation militaire où s’est réfugiée Lysia, qui est saine et sauve. Mais rapidement, une horde agressive les encercle. Janipur parvient un temps à tenir à distance les assaillants par la seule force de son esprit, puis meurt sous l’effort mental. David utilise alors ses pouvoirs psychiques pour sonder l’entité maléfique qui contrôle les villageois. Il réalise qu’il peut couper les liens mentaux qui les relient entre eux, ce qu’il fait avant de sombrer dans l’inconscience.

À son éveil, on lui apprend que toutes les personnes qu’il a délivrées sont décédées. L’entité maléfique n’était en fait que la part obscure de chaque être pensant, canalisée par les cristaux de Joail-9. Dégoûté d’avoir été manipulé et d’être responsable de cette hécatombe, David s’enfuit dans la navette de son père, accompagné par Golem.

Commentaires

L’Ombre dans le cristal est un roman jeunesse sans complexe : l’auteur ne se gêne pas pour y tuer des personnages, secondaires ou tertiaires, ni pour laisser un goût amer dans la bouche de ses personnages (et, par extension, dans celle du lecteur) à la fin du récit. On est plutôt loin du dénouement heureux générique.

Cela dit, même si ce roman exploite la thématique de la cruauté d’une manière audacieuse pour un texte qui s’adresse à des jeunes, il n’en reste pas moins qu’il se permet quelques raccourcis plutôt commodes sur le plan de l’intrigue. Ainsi, la force psychique de l’entité « maléfique » de Joail-9 peut affecter les androïdes parce que la structure de leur cerveau artificiel est similaire à celle du cerveau de véritables êtres humains. C’est plutôt facile, et l’explication donnée est bien trop légère pour combler adéquatement ce trou dans la cohérence du récit. Et comme l’ensemble du récit repose sur ce concept, c’est d’autant plus difficile à avaler…

De plus, le don de télépathie de David n’est pas du tout exploité narrativement. Il est utilisé avec justesse pour définir l’isolement dont souffre David, mais pas pour représenter sa perception du monde. Il s’agit pourtant d’une différence fondamentale dans la façon dont ce personnage aborde le monde sensible. L’auteur coupe cette possibilité en expliquant que David se ferme volontairement à cette part de lui, sauf quand il n’en a pas le choix. C’est peut-être cohérent avec la psychologie du personnage, mais il n’en demeure pas moins que c’est une occasion manquée.

Si on regarde ce qui est dans le roman plutôt que ce qui aurait pu s’y trouver, l’œuvre est remarquablement bien structurée. Les personnages, quand même nombreux (je ne les ai pas tous recensés dans mon résumé), sont bien construits, le style est simple, mais fluide et élégant, et la progression du récit est constante. Il s’agit, sur bien des plans, d’une réussite. [GV]

  • Source : L'ASFFQ 1995, Alire, p. 27-29.

Références

  • Cadot, Richard, Lurelu, vol. 19, n˚ 1, p. 14-15.
  • Martin, Christian, Temps Tôt 40, p. 49.