À propos de cette édition

Éditeur
imagine…
Genre
Science-fiction
Longueur
Nouvelle
Paru dans
imagine… 37
Pagination
47-54
Lieu
Montréal
Année de parution
1986
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Adrien Révol est agent de socialisation au centre éducatif Paydagueau. Ses fonctions auprès des enfants consistent notamment à superviser l’enseignement par ordinateur, à se confier aux élèves pour inviter ceux-ci à faire de même lors de sessions de groupe, et à intervenir quand les interactions sont négatives dans sa classe. Mais Adrien vit des problèmes avec sa compagne Sovnia, qui l’a obligé à se faire stériliser avant de partager sa vie. Il ressent aussi de la frustration dans ce travail trop réglementé pour lui permettre d’être vraiment près des enfants. Le harcèlement subi par le petit Albert Monet, fruit d’une insémination artificielle, donc enfant sans père, le pousse à sortir de ses gonds. Adrien démissionne, dans le but de changer le programme que la société a imposé à tous les citoyens.

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Commentaires

La révolte d’un individu contre les règles oppressantes d’une société hyper-technologique constitue un thème fréquent en science-fiction. Daniel Marchildon n’innove pas non plus dans le traitement du sujet. À l’instar de ce qu’on a souvent vu en SF (et de ce qui nous attend au tournant ?), sa société informatisée et robotisée ne permet ni la spontanéité ni les initiatives personnelles.

À cause de l’abondance des détails, par ailleurs intéressants, sur le fonctionnement des centres éducatifs, la nouvelle prend parfois l’allure d’un reportage sur l’éducation des enfants au début du XXIe siècle. Marchildon nous donne un excellent exemple de prospective, son école future étant tout à fait plausible en regard des informations dont nous disposons actuellement.

Cette qualité est justement la principale faiblesse de l’œuvre. La description du travail exécuté quotidiennement par Adrien et celle du fonctionnement interne de l’école, tout cela laisse très peu de place aux drames que l’auteur tente en vain de développer. Des drames, il y en a deux : celui vécu par Adrien dans sa relation avec Sovnia, et celui d’Albert, le petit orphelin contre qui s’acharnent les autres enfants. On pourrait même s’interroger sur le choix du motif d’un tel acharnement, puisque dans le contexte social imaginé par l’auteur, les familles non-nucléaires risquent d’être monnaie courante (c’est déjà le cas aujourd’hui).

Principal déclencheur de la révolte d’Adrien, le personnage d’Albert arrive tard dans le récit. Si une relation particulière s’était nouée entre lui et le protagoniste, ce qui n’est pas le cas, la réaction finale de celui-ci aurait été mieux justifiée. Quant aux problèmes personnels d’Adrien, ils sont à peine esquissés. L’éducateur semble regretter l’intervention chirurgicale qui l’a rendu stérile et s’interroge sur les raisons de son amour pour Sovnia. On n’en sait pas plus.

Texte à idées, la nouvelle de Marchildon est réussie sur le plan démonstration. Mais elle est beaucoup plus pauvre en ce qui concerne le drama pourtant indispensable à toute bonne œuvre de fiction. [DC]

  • Source : L'ASFFQ 1986, Le Passeur, p. 95-96.