À propos de cette édition

Éditeur
Solaris
Genre
Fantasy
Longueur
Nouvelle
Paru dans
Solaris 123
Pagination
11-18
Lieu
Roberval
Année de parution
1997
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Après plusieurs semaines dans le désert, à bout de vivres et d’eau, le marchand (et un peu sorcier) Hamar Vallish croit sa mort proche quand, par le plus pur hasard, il découvre les indices qui indiquent la présence (et donc l’existence) de l’univers caché de l’ancien et tout-puissant sorcier Arkalash. Il arrive finalement à une étroite vallée où, au risque d’y périr étouffé, il traverse un interminable mur de chair et accède enfin au petit univers du sorcier. Au centre du paysage, un lac rond et au milieu de celui-ci, une île supportant un palais. Vallish s’empresse de descendre près du lac (l’herbe qu’il foule semble sécréter un acide puissant), trouve une barque située entre deux grands gardiens de pierre et traverse le lac. Dans le palais, les distorsions de l’espace s’accentuent. Il marche longuement pour atteindre le centre de la salle, rencontre des cercles concentriques de squelettes empilés les uns sur les autres et parvient enfin à la tour centrale qu’il gravit aussitôt. Le squelette d’Arkalash est bien là, dans son trône, et il suffit à Vallish de quelques instants pour retrouver l’os iliaque par lequel il s’assimilera les pouvoirs fantastiques de la parole.

En revenant sur ses pas, il rencontre l’une des statues de pierre, apparemment bien vivante et désireuse de remplir ses fonctions de gardien. Les efforts de Vallish d’imposer sa volonté en utilisant sa nouvelle “voix” sont voués à l’échec car la créature est presque complètement sourde. Il périt dévoré.

Commentaires

« L’Os d’Arkalash » est quelque chose d’inhabituel en SFFQ. Avec ses magiciens, ses montagnes d’ossements, ses créatures monstrueuses et ses coups d’œil à une science-fiction qui n’ose pas dire son nom, la nouvelle évoque à la fois les récits de Zothique de Clark Ashton Smith et le Dying Earth de Jack Vance. Comme tel, il aurait trouvé sa place dans le Weird Tales des années trente, références sexuelles incluses (l’épisode du tunnel dans la chair). Le même mélange de comique et de grotesque, d’horreur et de douceur qu’on trouvait chez la plume de Smith. Même le cliché de la fin rappelle certaines finales de l’auteur de « City of the Singing Flame ». (On sait que Smith n’était pas reconnu spécialement pour l’originalité de ses fins.)

Alors, pastiche conscient ou inconscient ? Difficile de trancher. Chose certaine, l’auteur n’a pas cherché (ou n’a pas réussi) à imiter la richesse verbale d’un Smith ou l’élégance stylistique d’un Vance. L’écriture est hésitante, incertaine, l’image pas toujours convaincante, le tour de phrase maladroit. Cela est racheté par une certaine liberté de l’imagination qui n’est pas déplaisante. Plus d’une fois, on pense à une bande dessinée. Ce n’est peut-être pas un défaut. Un effort intéressant, donc, ne serait-ce que parce que l’on ne voit pas souvent ce genre de fantasy au Québec.

Au cours des dernières années, la signature de Cartier-Jones est apparue à quelques reprises dans différents fanzines. À défaut de révéler une véritable personnalité d’écrivain, ces publications ont au moins montré une variété stylistique et thématique qui pourrait bien augurer pour l’avenir. [GS]

  • Source : L'ASFFQ 1997, Alire, p. 53-54.