À propos de cette édition

Éditeur
Stop
Genre
Science-fiction
Longueur
Courte nouvelle
Paru dans
Stop 153
Pagination
27-29
Lieu
Montréal
Année de parution
1998
Support
Papier

Commentaires

Un homme aborde une femme dans un parc et lui propose de l’aider à traverser ce véritable champ de mines. Elle refuse. Après quelques pas, la jeune femme saute.

Références

« Le Parc » d’Odette Lavoie est un petit texte intéressant, obsédant, qui laisse une empreinte durable dans la mémoire du lecteur. On y devine, à l’arrière-plan, une société déshumanisante, qui a perdu le sens des valeurs morales en facilitant le suicide des désespérés. Cette société a créé un parc où quiconque le désire peut mettre fin à ses jours en toute connaissance de cause : la mort aseptisée, programmée. Le cauchemar climatisé.

Avec une économie de moyens remarquable, l’auteure esquisse le portrait d’une société technocrate qui n’est pas sans ressembler à la nôtre. Plutôt que de s’interroger sur les causes du problème et de tenter de l’éliminer à la source, cette société préfère circonscrire le problème, minimiser les effets du désespoir de ses citoyens en créant un parc pour suicidaires.

À cet égard, la présence du gardien du parc apparaît ambiguë et c’est ce qui fait la force du texte. Il veut sauver la jeune femme en engageant une conversation avec elle mais il ne peut (ou ne veut) la sauver contre son gré.

Voilà une nouvelle riche en fines allusions, extrêmement touchante et tout à fait réussie. On regrette tout simplement qu’elle soit si courte, ce qui est bon signe. [CJ]

  • Source : L'ASFFQ 1998, Alire, p. 101-102.